Là-bas – JJ Goldman

Publié le 16 juillet 2022 par Camélia Exsangue @Chinouette

Lorsque l’on prend la décision de partir quelque part, ce n’est pas que des sentiments de joie extrême, des rires, de l’excitation, … C’est aussi souvent (voire tout le temps) la peur de l’inconnu, la peur de quitter ceux que l’on aime et la transition vers une nouvelle aventure …

  1. Pleurer sur du Goldman
  2. Je me perds si je reste là
  3. Vouloir rentrer dans le moule

Pleurer sur du Goldman

Aujourd’hui : grande nouvelle !! J’ai appris que je pouvais avoir les yeux mouillés sur du Goldman…

Je rentrais du travail, toute tranquille, toute fatiguée et toute satisfaite de ma journée.

Arrivée à ma voiture, j’y ai posé mes fesses et elle (je parle de la voiture) et moi sommes sorties du parking le cœur en joie. Rien à gauche, rien à droite. Allez, zou! On est partie pour la maison. J’allume la radio, espérant bien tomber sur une chanson des Stones ou une chanson d’Aretha Franklin ou même de la dance. Je m’attendais un peu à tout en bonne aventurière que je suis.

A tout sauf à ça :

Forcément, je m’identifie. Forcément, je commence à chanter. Forcément, je suis toute contente. Et là, pour la 1ère fois de ma vie en écoutant cette chanson, je m’ identifie au gars :

« Ici nos rêves sont étroits, c’est pour ça que j’irais là-bas »
« Faut du cœur et du courage, mais tout est possible à mon âge »
« Ici tout est joué d’avance »
« Je te perdrais peut-être là bas, je me perds si je reste là »
« Tout est neuf et tout est sauvage »

Pendant cette chanson, mon imagination divague, comme à son habitude, et j’imagine : … moi dans l’avion en route pour Montréal ; moi à Nantes qui dit en revoir à ceux que j’aime ; et puis là : défilé!

Je me suis vue aux soirées avec mes amis, en train de rire. Je me suis vue avec ma sœur en train de jouer à Téléphone Secret à Noël (et je parle du Noël de 2010 😏). Je me suis vue à table avec mes parents, en train de discuter de tout et de rien, et surtout de tout. Je me suis vue avec O, en train de nous colorer les cheveux à Rennes. Je me suis vue avec S, en train de boire un café dans Nantes et de parler de ce qu’on s’était pas dit depuis tout ce temps. Je me suis vue avec J, en train de bouger nos fesses sur la piste de danse. Je me suis vue avec A, A et M dans un troquet parisien. Il y a eu un de ces putains de medley…

« Je te perdrais peut-être là bas, je me perds si je reste là »

Je me perds si je reste là

On en parle de cette phrase choc ?? Parce que ça venait de là ma volonté de partir, ma volonté de découvrir d’autres paysages, ma volonté de trouver une autre culture, ma volonté de ne pas passer à côté de ma vie, ma volonté de ne pas me réveiller un jour en regrettant de ne pas être partie…

Est-ce que je me serais réellement perdue ? Je pense que oui. Je ne me serais pas non plus aimée. Parce que oui, ça s’apprend de s’aimer. Chez certaines, ça peut être inné. Pour moi, c’est un travail perpétuel. Ne pas se sentir à la hauteur, ne pas se sentir assez bien, vouloir être différente, vouloir rentrer dans le moule.

Vouloir rentrer dans le moule

Ca, c’est un gros problème. Et pourtant, c’est à ça que l’on nous éduque. Sois sage, sois poli, fais ci, fais ça, fais pas ci, fais pas ça, tu as un amoureux ? tu veux quel métier plus tard, et j’en passe …

Donc cette culpabilité de ne pas rentrer dans le moule, je l’aurai sûrement toujours. Mais je travaille dessus. Et ce qui est encore mieux que mieux, c’est que je sais que je ne suis pas seule. Et que nous somme plein de petits cookies à être déformé et à ne pas vouloir une route « classique ». On n’en veut pas aux autres, on n’y pense même pas en fait, chacun est libre de faire ce que bon lui semble mais on ne veut pas être enfermé dans ce moule…

Je ne sais pas si c’est dur à comprendre pour certains. Ou si le fait de se prendre en pleine face quelqu’un qui n’est pas conforme est dur à accepter. Je ne sais pas trop où ça cloche. Je pense que c’est peut-être un malaise que l’on a avec soi : si elle peut le faire, pourquoi je ne l’ai pas fait ?

C’est encore et toujours les 4 accords de Toltèque. Ce n’est jamais personnel. Quand quelqu’un critique quelqu’un d’autre, c’est parce qu’il le jalouse. C’est triste. C’est triste de ne pas avoir eu le courage / l’opportunité de vivre sa vie comme on l’entendait…

« Si je devais recommencer ma vie, je ferais les mêmes erreurs… mais plus tôt. »

Groucho Marx

Et l’autre fille qui en rajoute :

« N’y va pas »
« Je te sais si fragile parfois »
« On a tant d’amour à faire, tant de bonheur à venir »
« J’oublierai ta voix, ton visage, j’ai beau le serrer dans mes bras, tu m’échappes déjà »
 

Ah bah merci!! Tu parles d’un encouragement!!

Et du coup, le drame est arrivé, j’ai eu des larmichettes sur du Goldman.

Et après, je me suis dit que bon, j’avais vraiment un cœur d’artichaut. Et qu’il valait mieux penser à autre chose avant que quelqu’un me voit.

éé