Tout a commencé, d'une certaine manière, avec le rachat de Whitecoat, opérateur du principal annuaire en ligne de praticiens en Australie (un équivalent local de notre Doctolib hexagonal). Au début de cette année, venait ensuite le lancement de Smart Health, comportant une solution intégrée de paiement dédiée à l'univers médical, avec, notamment, une connexion directe, sur le terminal d'encaissement, avec les organismes d'assurance pour un traitement rapide et optimisé des prises en charge de soins.
Nouvel ajout à l'édifice il y a quelque jour, la plate-forme comprend désormais une brique d'analyse de données, à l'intention des généralistes, concoctée en partenariat avec Cubiko, une jeune pousse équipant déjà de nombreux professionnels. Son objectif est d'enrichir les capacités existantes de suivi et d'exploration des informations de paiement avec des métriques plus focalisées sur l'activité et les patients, de manière à procurer aux cabinets les moyens d'améliorer leur fonctionnement et leur efficacité opérationnelle.
Propulsé par des algorithmes d'intelligence artificielle, le module additionnel fournira par exemple une vue statistique approfondie de la fréquentation, des temps d'attente, de l'occupation des docteurs, des affections rencontrées… Ainsi armés, les utilisateurs peuvent alors mettre en place un pilotage adapté, afin d'accroître leur performance mais également au bénéfice de la patientèle, via des services proactifs et une attention renforcée à la continuité des soins, notamment pour les malades chroniques.
À défaut de connaissance précise du sujet et en dépit d'une certaine inquiétude vis-à-vis de l'abus de technologies dans un domaine où la relation humaine me paraît primordiale, je ne me prononcerai pas sur le principe mis en œuvre sinon pour espérer que sa promesse de libérer plus de temps pour ces interactions, justement, n'est pas qu'un slogan marketing. Toujours est-il que, pour CommBank, il s'agit d'affirmer ses ambitions, quitte à empiéter peu à peu sur les plates-bandes des fournisseurs attitrés de logiciels de gestion, avec lesquels s'interface aussi Smart Health, incidemment.
L'institution, qui était pionnière en 2012 de la verticalisation de son offre à destination des commerçants, reproduit donc la recette de son succès dans la santé. Elle s'appuie pour ce faire sur sa maîtrise des paiements, à partir de laquelle elle développe une solution complète et homogène en assemblant tous les composants susceptibles de répondre aux besoins de ses clients. De toute évidence, pour un tel acteur, le concept aujourd'hui à la mode de plate-forme (extra-bancaire, en l'occurrence) n'est plus innovant…