ARA San Juan : non lieu pour Macri dans l’affaire des écoutes illégales [Actu]

Publié le 16 juillet 2022 par Jyj9icx6

"Une justice à pleurer", clame le gros titre
sur cette photo des proches en larmes
Ils étaient venus manifester devant le tribunal
en attendant la décision
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Hier, une cour de justice fédérale siégeant à Buenos Aires a prononcé un non-lieu pour l’ensemble des responsables politiques et institutionnels impliqués dans le scandale des écoutes illégales effectuées par les services du contre-espionnage sous la présidence de Mauricio Macri au détriment d’un grand nombre de plaignants dans une des multiples branches de l’instruction portant sur le naufrage du sous-marin ARA San Juan, coulé corps et biens, avec 44 membres d’équipage à son bord, au fond du Mar Argentino, au large des côtes australes de l’Argentine, pendant une mission.

Les faits sont prouvés et ils sont incontestables. Certaines personnes impliquées n’ont même pas tenté de les nier. Ce non-lieu choque donc profondément les plaignants, qui sont tous des proches des sous-mariniers disparus, leurs parents, leurs veuves, leur veuf (il y avait une femme à bord), leurs frères et sœurs, sans parler de leurs enfants encore mineurs et représentés par leurs mères. Il choque aussi l’ensemble de la gauche, qui ne décolère pas devant cette nouvelle manifestation du parti-pris partisan et idéologique du corps judiciaire. Peut-être surprend-il aussi l’ensemble de la droite, même si ce non-lieu la soulage en laissant son éventuel candidat, l’ancien président, libre de ses mouvements et surtout libre de relancer sa peu crédible version des faits pour solliciter à nouveau les suffrages à l’élection présidentielle de l’année prochaine.

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Il se trouve que les juges qui ont pris cette décision sont suspects de partialité : deux d’entre eux ont en effet été nommés par Macri pendant sa présidence tandis que le troisième faisait jusqu’à il y a peu l’objet d’une instruction pour des visites trop nombreuses à la Casa Rosada et à la résidence présidentielle d’Olivos alors que Macri était chef d’État. Dans ces visites, certains magistrats ne pouvaient s’empêcher de voir l’un des leurs aller chercher ses ordres auprès de l’Exécutif. Pourtant, pour ces faits, ce troisième juge a lui aussi bénéficié d’un non-lieu il y a quelques semaines, au grand scandale de la gauche et des parties civiles.

Le dessin de Daniel Paz (texte de Rudy), ce matin à la une de Pagina/12
Le conseiller (debout) : Vous bénéficiez d'un non lieu dans l'affaire des écoutes illégales
Macri : Evidemment. Si l'espionnage était illégal,
James Bond et Maxwell Smart seraient en prison
Le conseiller : Mais eux, ils n'espionnaient que les ennemis de leur pays.
Macri : Moi, je pratique davantage l'inclusion
Traduction © Denise Anne Clavilier
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Comme toujours dans ces cas-là, l’information est largement commentée par Página/12 qui en fait un scandale à la une, en montrant la réaction d’une partie des familles des disparus qui éclatent en sanglots, tandis que la presse de droite (c’est-à-dire tous les autres quotidiens) s’en tient au silence ou à des titres secondaires à peine repérables sur leurs premières pages.

© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com

Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article principal de Clarín
lire l’article de La Nación