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#OFF22 – Liberté ! avec un point d’exclamation

Publié le 15 juillet 2022 par Morduedetheatre @_MDT_
#OFF22 – Liberté ! avec un point d’exclamation

Critique de Liberté ! avec un point d’exclamation, de Gauthier Fourcade, vu le 14 juillet 2022 à 18h30 à l’Essaïon
Avec Gauthier Fourcade, mis en scène par William Mesguich

J’ai découvert Gauthier Fourcade l’année dernière, alors même que cela doit faire près de vingt ans qu’il se produit seul en scène à Avignon. Ce n’était d’ailleurs pas lui que j’étais venu découvrir, mais une mise en scène d’Armand Éloi, Seuil de tolérance (que vous pouvez retrouver cette année encore au Grand Pavois) dans laquelle il jouait. C’était mon ultime spectacle de l’édition 2021, j’ai énormément ri et je me suis dit que ce serait chouette de découvrir le comédien dans un tout autre registre. Je n’ai aucune idée du style d’humour du comédien, je ne lui demande qu’une chose : rire autant pour mon premier jour de Festival qu’il y a un an pour mon dernier.

Lorsqu’on entre dans la salle, le décor nous plonge tout de suite dans l’univers de Gauthier Fourcade : au centre de la scène trône une grande malle dont sortent des tuyaux de cuivre qui servent de supports à différents outils pour la spectacle. On a un peu l’impression d’entrer chez l’inspecteur gadget, ou chez un inventeur fou.

Gauthier Fourcade a d’ailleurs un peu de cet inventeur fou, il faut bien le reconnaître. Mais fou, il ne l’est pas tout à fait. Son spectacle oscille entre rigueur scientifique et écarts poétiques. Il manie parfaitement la démonstration logique, mais ne résiste jamais à y ajouter une pointe d’absurde. Il poursuit son fil rouge, l’histoire de ses non choix, qui se veut romantique et légèrement rêveuse, avec ces marionnettes fluorescentes sur fond d’étoiles, qu’il entrecoupe régulièrement de jeux de mots comme des retours soudains à la réalité.

Gauthier Fourcade est comme ça. C’est un système oscillant. Il distille ses remarques sur la démocraties, sur le déterminisme et sur la liberté dans un ensemble presque surréaliste qu’il crée de toute part. On a plaisir à le suivre, même si je reconnais que le fil rouge de son spectacle est un peu mince. On n’est ni constamment dans le jeu de mot, ni constamment dans la poésie, et quelques liaisons apparaissent parfois légèrement artificielles pour passer de l’un à l’autre. Mais il nous rattrape toujours. Par un jeu de mot, par une pensée, ou même pas une chanson.

L’inventeur fou avait donc plus d’une corde à son arc. Et à la fin de l’envoi, il touche.

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