Framboises
Misérable récolte
Depuis deux mois, je geins à cause de la météo. Je comprends que cela “rébarbe” certains les lecteurs, mais c’est encore plus rébarbatif à vivre. Il parait qu’ailleurs, dans une Europe qui me semble très lointaine, il y a canicule. Quelle chance! Ici, dans le Jura suisse, depuis juin nous vivons un automne tristounet en plein cœur de ce qui devrait être l’été. Il fait froid, il vente, il pleut. Garder le moral par un temps pareil relève de l’exploit. Tous les jours, je lutte contre la morosité qui me ronge. Une bagarre franchement lassante pour une dépressive. Impossible de prévoir un pique-nique, ou n’importe quel type de sortie en plein air, sans songer à prendre une petite laine, un imperméable et des chaussures fermées. Ces intempéries se ressentent également au potager, devenu un paradis à limaces et à escargots malgré les différents pièges. Hormis la salade et les poireaux, rien ne pousse, et ce qui pousse -hormis les poireaux- se fait immédiatement grignoter par les mollusques. L’an passé j’avais cueilli assez de framboises pour élaborer deux kilos de confiture. Cette année ma cueillette s’est limitée à un bol, et encore la moitié des framboises étaient pourries -mais heureusement pas “verées”-. Je n’ai pas pris la peine d’en faire un dessert. Je les ai grignotées entre deux repas. Par chance, je ne compte pas sur mon jardin pour me nourrir. Sinon je serai barrée directement pour la disette. Grrrrrrrr… quand je pense qu’on va enchaîner sur l’hiver… pffff… ça me déprime. Heureusement, la lecture de quelques romans m’évade un peu de la grisaille mouillée qui m’oblige à l’enfermement. Certains diront que les promenades sous la pluie, dans la bourrasque, cela peut être sympa, incroyablement romantique et romanesque. Certes. Mais pas douze mois par an! Moi, j’ai besoin de mes deux mois d’été pour me requinquer!
J’en profite pour envoyer une pensée amicale à mes lecteurs du “Nord”, eux aussi sous la pluie -je la leur souhaite moins froide qu’à mille mètres- Klara, Juliette-Roméo et les Posuto.
La misérable cueillette de framboises de cette année.
Oh! Miracle! Il y en a une belle!