Discover se fait ange-gardien de la vie privée

Publié le 12 juillet 2022 par Patriceb @cestpasmonidee
En réponse à la demande croissante des consommateurs d'une meilleure protection de leurs données personnelles, l'américaine Discover propose désormais (gratuitement) à ses clients de prendre en charge pour leur compte le retrait des informations qui les concernent sur une dizaine de plates-formes commerciales de collecte.
Ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de l'internet, mais il faut bien commencer quelque part. Tous les utilisateurs de l'application mobile de la marque, qu'ils soient porteurs d'une de ses cartes de crédit ou détenteurs de son offre bancaire, peuvent bénéficier du service par la simple activation de l'option ad hoc. Celui-ci consiste à rechercher les traces de la personne sur les 10 annuaires retenus et, le cas échéant, à engager les procédures d'effacement (« opt-out ») imposées par la réglementation.
En outre, parce que les opérateurs en question ont des pratiques relativement agressives (bien que légales dans le pays), l'exercice est répété tous les 90 jours environ. L'objectif est non seulement de réduire les contacts non sollicités et l'irritation qu'ils engendrent mais également de limiter l'accumulation d'informations apparemment anodines (nom, âge, adresse, numéro de téléphone, adresse mail…), qui, distribuées à tout vent, peuvent néanmoins constituer de précieuses ressources pour toutes sortes d'arnaques.
Bien que de nombreux citoyens s'inquiètent des conséquences pour leur sécurité en ligne et pour leur vie privée en général de la libre circulation de leurs données, et tout en ayant conscience des recours à leur disposition afin de l'endiguer, la lourdeur de la tâche, entre parcours complexifiés à loisir et quantité incalculable d'acteurs plus ou moins respectables, conduit la majorité à se résigner. De ce point de vue, la démarche de Discover a une utilité indiscutable, en dépit de son ambition et sa couverture modestes.

À ce jour, quelques institutions financières fournissent, au mieux, des outils d'alerte sur des soupçons de détournements et autres malversations sur les identités de leurs clients, c'est-à-dire quand le mal est déjà fait. En matière de prévention, elles se contentent généralement de prodiguer conseils et recommandations, pas toujours applicables concrètement, qui plus est. Or, plutôt que de tenter de réparer a posteriori, il vaut toujours mieux agir en amont, de manière aussi percutante et efficace que possible.
Au-delà de l'initiative à périmètre restreint de Discover, pourquoi ne pas imaginer de prolonger le principe et transformer la banque (à moins que l'assurance ne s'en empare ?) en ange-gardien de la vie privée ? Les consommateurs (et les entreprises) mériteraient certainement un accompagnement de proximité dans les subtilités de leur protection, à travers une batterie d'instruments capables à la fois de détecter les anomalies potentielles les plus fréquentes et de leur apporter une solution, automatiquement dans l'idéal.