Luigi Colani, certains diront, c’est l’aérodynamisme. Pourquoi pas, mais en tout cas, il ne saurait s’y limiter ! C’est d’ailleurs le sens de l’exposition “Luigi Colani and Art Nouveau” qui s’est tenue à la charnière entre 2020 et 2021 au Bröhan-Museum de Berlin ; montrer qu’il y a dans le travail du designer une esthétique franche, affirmée, volontaire, biomorphique, jusqu’à le rapprocher du non moins fameux style de la fin du XIXe siècle.
Luigi Colani, c’est un designer allemand, effectivement connu pour les formes aérodynamiques mais aussi biomorphiques qu’il avait l’habitude d’appliquer aux voitures, avions, et autres objets qu’il dessinait.
Pour ça, il parlait de biodesign. La recette ? 90% de nature, 10% de Colani. Il souhaitait humaniser le lien entre l’homme et la machine. Si de nombreux contemporains l’ont accusé de voir trop grand, trop loin, il est devenu particulièrement respecté au Japon et en Chine où il est devenu une autorité absolue en matière de design. Un succès qu’il explique par la proximité qu’entretient l’Asie avec la nature…
Et pour cause, ses créations les plus connues sont affublées de prises d’air, de courbes, de contre-courbes. Mais au-delà de ce qui passerait presque pour de l’ornement, Luigi Colani a longuement travaillé sur des sujets plus que jamais de circonstance tels que l’habitat modulaire, l’efficience énergétique dans le domaine de la mobilité, ou encore l’ergonomie au sens global du terme.
Attardons-nous aujourd’hui sur l’une de ses étonnantes créations, la chaise Zocker. A l’origine, Zocker, c’est “la première chaise pour enfant qui n’a rien à voir avec une chaise adulte réduite” et qui est ainsi spécialement conçue pour les enfants. L’idée de Luigi Colani était de permettre le jeu dans toutes ses formes que l’affiche publicitaire de l’éditeur TopSystem s’applique à répertorier : “s’asseoir, jouer, tourner, s’ébattre, jouer du tambour, ramer, plonger, pagayer, rire, se prélasser, apprendre, écouter, pousser, donner des pourboires, empiler, glisser, rêver, fantasmer”.
Robuste, Zocker s’inspire des formes organiques pour s’adapter à l’enfant en lui offrant une approche organique par ses formes pulpeuses, particulièrement sympathique, notamment par ses couleurs vives propices à l’éveil.
Ce n’est qu’ensuite, et rappelons-nous toute l’importance du fait que ce soit dans ce sens et pas dans l’autre, qu’une version adulte a vu le jour. C’est sur cette même version que l’on peut voir Luigi Colani poser dans diverses positions, expliquant la multitude d’usages qui en découlent…
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