Philippe Brun devenu député de l’Eure le 19 juin dernier, a décidé d’occuper le terrain et de ne pas négliger ses mandats locaux. La menace d’une dissolution oblige les nouveaux élus à demeurer vigilants et à être bien présents dans leur circonscription. C’est ainsi qu’il a assisté à la récente réunion du conseil municipal de Louviers, le maire ayant eu l’élégance de le féliciter pour son élection (applaudissements unanimes ou, plutôt presque, M. Bidault s’abstenant de saluer l’élection de son collègue…socialiste) et qu’il sera présent aux séances du conseil de l’agglomération Seine-Eure où il siège depuis les dernières élections locales.
Philippe Brun a également pris l’initiative d’aller à la rencontre des habitants, qu’il s’agisse de ceux de Pitres où il a organisé une rencontre sur le thème des familles monoparentales ou de La Haye-du-Theil ce lundi soir, village qui a voté à plus de 70 % pour le Rassemblement national. A l’évidence, Philippe Brun s’inscrit dans une démarche résolument concrète. Et surtout, il sait que le député doit être à l’écoute des citoyens et des citoyennes et que sa présence en circonscription est la clé de la compréhension des difficultés que connaît la population.
Cette présence locale ne l’empêche d’ailleurs pas de participer activement à la commission des finances de l’Assemblée nationale où, au nom du groupe PS, il a dit tout le mal qu’il pensait de la loi de finance rectificative présentée par Bruno Le Maire, ministre de l’économie. Voilà un nouveau député qui trace sa route, inspiré sans doute par l’exemple de Pierre Mendès France lequel était un des rares élus de gauche à maîtriser les enjeux financiers nationaux et mondiaux.
Le hobereau Balsan n’aime pas Nelson Mandela
Lors de la dernière séance du conseil municipal, le maire a proposé aux élu(e)s de donner le nom de Nelson Mandela à un lieu situé près du hub implanté dans l’ancienne usine Polygram. Le nom de Nelson Mandela, un héros de la suppression de l’apartheid en Afrique du sud, avait été proposé par la municipalité de Frank Martin à la Place du Parvis mais son successeur a préféré y conserver le nom actuel.
Nelson Mandela est un symbole. Le symbole de l’antiracisme, de la cohabitation des noirs et des blancs, il est une figure universelle et un exemple de tolérance. N’a-t-il pas passé plus de vingt ans en prison pour la défense de la dignité humaine et de la liberté et l’égalité entre tous les hommes ? La proposition du maire aurait dû faire l’unanimité de l’assemblée. Et bien non. Le hobereau Balsan (RN) a refusé d’adopter le nom de Mandela au prétexte qu’il existe nombre de Français susceptibles de donner leur nom à une rue, une place, un établissement scolaire. Le FN-RN ne change pas. Il paraît qu’il se dédiabolise et se gouvernementalise ! Pas à Louviers en tout cas.
Il faut enseigner aux élèves l’histoire des hommes et des femmes qui l'ont faite
Cette proposition du maire me fait penser que bien des Lovériens et même des élusignorent tout des personnages dont les noms franchissent les décennies. Qui connaît Jean Zay, Jean Prévost, Ferdinand Buisson, Jules Ferry, Anatole France, Maxime Marchand, Paul Morin, dont les noms ornent les frontons des écoles ou des salles de sport de Louviers ? Il serait bien qu’à chaque rentrée scolaire, les enseignants informent les élèves de l’établissement qu’ils et elles fréquentent et évoquent la vie des personnalités choisies pour passer à la postérité. Prenons les exemples de Jean Zay, de Jean Prévost ou encore de Maxime Marchand. Ce sont de grands Français. L’un, ministre du front populaire, a été assassiné par la milice pétainiste parce que juif, l’autre a été fusillé par les Allemands pour faits de résistance. Maxime Marchand lui est né à Montaure. Il a été assassiné par l’OAS à la fin de la guerre d’Algérie alors qu’il était inspecteur de l’Education nationale et favorable à l’indépendance. Mourir sous les balles de ceux qui voulaient également assassiner le général de Gaulle et qui pratiquèrent la politique de la terre brûlée, tel fut le destin dramatique de Maxime Marchand. Les adeptes du sport sauront, s’ils lisent ces lignes, qu’un Normand a donné sa vie pour que les Algériens ne soient plus des « indigènes » mais des citoyens à part entière.
Les 16 et 17 juillet 1942, la police de Pétain
commettait l’irréparable. 80e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv.
Plus de 13 000 hommes, femmes et enfants juifs ont été raflés et « parqués » dans l’enceinte du vélodrome d’hiver. Ce fut la triste et célèbre Rafle du Vel d’hiv. 4500 policiers furent requis pour arrêter 27 000 juifs listés en amont par la police. Seuls 50 % d’entre eux furent interpellés. Certains policiers, informés, ont invité, la veille de la rafle, nombre de familles juives à se cacher ou à quitter leur logement. D’autres accomplirent sans broncher la sale besogne.
Malheureusement, de nombreuses mères et enfants n’ont pas abandonné leur domicile ne croyant pas les rumeurs et n’imaginant pas le sort qui les attendait. Les personnes arrêtées furent concentrées dans des conditions horribles sans nourriture, sans eau, sans hygiène…avant d’être transférées dans des camps de transit et leur départ pour les camps de la mort. Laurent Joly, dans un livre récent, raconte en détail ce crime de l’Etat français. Cabu a même réalisé, dans sa vie de dessinateur débutant, des dessins exposés jusqu’à l’automne au Mémorial de la Shoah.