Sur trois jours, du mercredi 29 juin au vendredi 1er juillet 2022, le FNAC live a rassemblé plus de 80 000 personnes sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris afin d'applaudir les 29 concerts de cette 11e édition. Se présentaient devant nous des noms de la scène francophone principalement, offrant à cette programmation une impression de proximité, de ralliement, de retrouvailles joyeuses et fusionnelles qui se lisaient sur les visages.
Mercredi 29 JuinC'est Lonny, la guitare entre les mains, qui se chargeait d'ouvrir le festival mercredi. C'est donc sous un son folk que l'artiste nous a présenté son premier album paru en début d'année : Ex Voto. Sous quelques mots mélancoliques et une musique douce, la jeune femme nous embarque peu à peu dans son univers faisant approcher la foule toujours plus nombreuse les minutes passant. Ainsi, déjà du monde pour accueillir le phénomène P.R2B sur la scène du parvis. Vêtue d'un haut noir, d'un bermuda noir effet peau de serpent et de bottillons noirs, P.R2B nous fait (re)découvrir les chansons phares de son EP, Des rêves et de son album, Rayons Gamma. Accompagnée de ses musiciens, c'est en duo avec son saxophoniste que Pauline - de son vraie nom - nous fait découvrir son talent pour la clarinette qu'elle reprendra ensuite pour plusieurs morceaux. Chaque chanson est vécue par son interprète, passant d'un corps endiablé au flow des plus rapides qui éveille la foule à de douces mélodies au piano qui attirent son attention.
Quelques minutes plus tard et c'est au tour du premier artiste de la catégorie " Attention talent ", à comprendre comme " étoile montante à découvrir " qui fait son entrée. Chiloo, jeune rappeur enivre rapidement la foule par son aisance, son sourire et sa sensibilité. Son premier album Genèse nous accompagne dans cette introspection. C'est alors au tour de Jacques de casser les codes du haut de son escabeau et de ses morceaux de métal qui lui servent d'instruments ou d'éléments de chorégraphie. Le mot atypique ne semble pas suffisant pour définir cet ovni qui déambule et nous présente les titres de son dernier album LIMPORTANCEDUVIDE. Paroles farfelues et son électro laissent place à une tout autre ambiance. À l'intérieur de l'Hôtel de ville, quelques privilégiés qui avaient un billet ont pu assister aux concerts de Keren Ann et Jane Birkin. La soirée se passe dans le salon, au bout d'un grand escalier blanc tapissé de rouge, dans une ambiance Château de Versailles.
La chanteuse française aux origines multiples nous a présenté son dernier album sorti en février : 10 chansons qui ont marqué sa carrière de plus de vingt ans, revisitées avec le quatuor Debussy.
Deux violons, un alto et un violoncelle accompagnent la tendre mais puissante voix de Keren Ann, elle-même à la guitare. Tantôt en français, tantôt en anglais, elle reprend notammen t Faire des ronds dans l'eau écrite avec Benjamin Biolay pour Henri Salvador il y a deux décennies. La fin approche et les cinq musiciens jouent My Name is Trouble, absente de l'album. Un avant goût de leur prochaine collaboration ?
Le ton ne s'arrête pas sur le parvis, Rouquine - composé de Nino Vella et Sébastien Rousselet - s'avance déjà pour présenter les titres de son EP, Mortel. Les deux hommes présentent des morceaux de vie, la naissance, l'adolescence, les premières fois, la mort sur des morceaux entrainants qui font danser le public sur ce qu'est la vie. Les deux hommes, pleins d'énergie, font de leur passage un moment festif.
Pour clore la soirée, deux grands noms de la chanson française actuelle : L'Impératrice et Clara Luciani. De orange vêtus, L'Impératrice et ses musiciens entrent en scène pour enchanter la foule. Quelques mois après Coachella c'est au tour du public parisien de profiter des tubes de la prodige. Elle nous présente les chansons de son dernier album : L'impératrice ambiance la foule avant de laisser place à la dernière artiste de la soirée : Clara Luciani, tant attendue. Devant un néon portant son nom la star de la soirée ravie les foules. C'est dans la fosse que nous vivons ce dernier concert pour chanter les tubes de l'artiste : La Grenade, Respire encore, Amour toujours, parmi tant d'autres ... la place désormais pleine danse et chante devant le sourire jovial de la jeune femme, de quoi combler le final de cette première soirée.
Jeudi 30 JuinCe jeudi était tourné sous une autre ambiance : rap et électro, de quoi réunir un public plus jeune sur le parvis de l'Hôtel de Ville. Le premier à faire sensation est Youv Dee, la soirée commence fort ! Les badauds se pressent déjà contre les grilles du premier rang, se rentrent les uns dans les autres et crée déjà les premiers pogos de la soirée. Le chanteur n'hésite pas à se jeter dans la foule du haut de la scène tout en présentant ses sons.
La soirée vient de commencer mais bat déjà son plein, c'était sans compter sur l'arrivée de Jazzy Bazz un des grands noms de la soirée que le public acclame. Le public est bien là et clame avec lui ses morceaux. L'arrivée de Josman à ses côtés ne fait que renforcer la ferveur.
Le terrain désormais bien chaud permet au jeune Sam, nouveau nom du rap français de présenter ses premiers singles : Vision ou encore Différent. On retient son regard particulier sur le public, qui lorsqu'il voit quelqu'un tomber pendant un pogo n'hésite pas à faire arrêter la musique pour être sûr de sa sécurité avant de recommencer de plus belle. On attend avec envie son premier album pour en découvrir plus.
L'homme de la soirée arrive enfin, Alpha Wann arrive sur scène accompagné d'une trentaine de camarades de jeu, puis, plus tard, de Jazzy Bazz pour mettre le feu à la scène du FNAC Live. On n'arrête plus le public, survolté, qui va jusqu'à faire plier quelques barrières nécessitant une pause de sécurité afin de les vérifier. C'est dans une ambiance de folie qu'Alpha Wann présente ses meilleurs titres, scandés en cœur par la foule en délire.
Pour sublimer cette folle soirée Thylacine et Vitalic offrent au public deux prestations d'électro survoltées. Les deux hommes jouent avec l'esthétique scénique pour allier sons et lumières et faire bouger les corps devant eux.
Vendredi 01 JuilletVoici déjà venu le dernier soir du festival, des grands noms sont à l'affiche comme Bob Sinclar et Juliette Armanet mais c'est d'abord des jeunes artistes qui entrent sur la scène. Le tout premier est Pierre de Maere, jeune artiste belge vêtu de son plus beau costume Gucci et de ses lunettes rétro qui nous présente les titres de son premier EP, Un jour, je. Celui-ci nous faisait d'ailleurs part de son excitation et de la crainte de son passage au FNAC Live quelques minutes plus tôt dans une interview nostalgique à retrouver sur Hier Soir à Paris.
Deux jeunes artistes viennent ensuite faire danser la foule, Aloïse Sauvage et Bianca Costa. On retient tout particulièrement la scénographie d'Aloïse suspendue à un fil tournant telle une toupie au-dessus de la scène ainsi que sa folle énergie pour nous présenter les chansons de Le duo Terrenoire fait lui vibrer le sol du parvis, de leur regard envoûtant les deux frères scandent leurs paroles. La réédition de leur album Dévorantes, son dernier album, mélange de hip-hop, de pop et d'électro sur des textes lourds de sens. Puis, c'est sur des airs latinos que Bianca Costa fait se déhancher le public. Les Forces Contraires est à écouter en boucle.
Nouveau jeune talent, dernier de ces trois jours, The Doug fait son entrée en guitare voix sous le soleil couchant parisien. Les rayons lumineux l'illuminent lorsque celui-ci lâche sa guitare pour nous présenter un doux rap à retrouver sur son dernier album Jeune The Doug.
La soirée se clôture avec la boule à facette Juliette Armanet visible à des kilomètres dans sa combinaison argentée. Une performance scénique à couper le souffle donnant u parvis une impression de club dansant tant la bonne humeur est présente. Le public scande ses chansons et l'accompagne dans sa prestation. Dernier jour du disco retentit encore sur l'esplanade. Le parvis est en feu.
C'est enfin à Bob Sinclar, tant attendu qui fait son entrée, accompagné de Pedro Winter. Le DJ set célèbre la francophonie, lien de ses trois soirs qui se termine en beauté à l'Hôtel de Ville. Ce dernier prend une allure de discothèque à ciel ouvert lorsque les bras se lèvent pour danser en rythme. On en veut encore mais malheureusement le festival se termine sur ces dernières notes électros. On y retournera en 2023 !