Love, Victor (Saison 3, 8 épisodes) : l'amour n'a pas de fin

A l'issue de cette troisième et dernière saison de Love, Victor j'ai un sentiment d'inachevé. La saison passe plus de temps à ressasser des intrigues des saisons précédentes qu'à réellement créer des moments originaux et authentiques. Cette impression dure toute la saison et montre aussi les faiblesses de la série. La saison 3 ressemble aux autres saisons avec des associations de personnages différentes. Elle reste tendre et touchante mais la saison m'a beaucoup plus ennuyé que ce côté léger et enchanteur qu'elle avait encore dans sa saison précédente. C'est d'ailleurs probablement la série gay romancée la plus mignonne et la plus tendre que l'on ait pu voir sur le petit écran, transposant ce qui a fonctionné sur le grand vers le petit avec un nouveau héros : Victor. L'histoire de Love, Victor reste inoffensive mais c'est justement ce qui la rendait attachante et intéressante. La saison 3 utilise malheureusement le template des saisons précédentes afin de raconter de nouvelles romances et histoires sans pour autant changer la mécanique. La saison manque ainsi d'effets de surprises et tombe dans tout un tas de pièges narratifs qui ne font que rendre le tout moins intéressant et parfois même ennuyeux.

Bien que toutes les qualités de Love, Victor soient encore présentes dans cette dernière saison, cela s'efface un peu derrière ce qui ne fonctionne pas. La série parle ici de sujets plus matures et le fait avec la même attention qu'elle a pu le faire par le passé mais je trouve que ce n'est pas aussi percutant, pas aussi malin que dans les saisons précédentes. Au centre de la série on retrouve donc une fois de plus Victor sauf que le héros n'est plus vraiment le personnage le plus intéressant (même si je garde une tendresse infinie pour ce personnage). Le personnage le plus intéressant dans cette saison c'est Rahim. A l'issue de la saison précédente, Victor se pointait à la porte d'un personnage sans savoir qui c'était. Cela me rappelle un peu les séries pour ados de mon enfance et adolescence (oui, celles de WB). Je partais donc assez confiant quant à la suite de la saison mais mes espoirs ont rapidement tourné court.

Peu importe si le choix de Victor vous plaît (ou non) mais Love, Victor veut avant tout parler de la vie amoureuse de son héros et de la façon dont cela interroge ce qu'il ressent. Car il a toujours été question d'amour, d'une simple histoire d'amour comme les autres avec le prisme de l'homosexualité. Cette saison donne alors plus de place à Rahim pour briller (me laissant espérer un spin off Love, Rahim un jour si Disney veut lui donner sa chance). C'est surtout dans les petites histoires que Love, Victor raconte en parallèle et qui gravitent autour de Victor que le charme opère. Les amis de Victor se demandent ce que c'est que de grandir et de devenir adulte et c'est ce que la saison 3 a à offrir de mieux. Ce n'est pas médiocre, c'est très bien écrit. Pendant ce temps Victor tourne en rond et la série en pâtit car il reste le héros de celle-ci. La saison, imparfaite, saura séduire ceux qui aiment les personnages depuis la première saison même si je ne suis pas le plus grand fan de ce qui a été fait dans cette saison finale.

Note : 5/10. En bref, la série recopie ce qu'elle a déjà fait dans les deux saisons précédentes en l'adaptant à de nouveaux couples et/ou duos de personnage. Le héros devient ennuyeux quand les autres personnages commencent à réellement éclore au milieu de ce plein de tendresse dont on a aussi besoin en ces temps maussades.