Là où les instruments traditionnels proposent au mieux de sélectionner des classes d'actif correspondant à des entreprises responsables ou à des projets portant des engagements de développement durable, Symbiose invite ses clients à contribuer, concrètement, à la plantation d'arbres. Leur croissance constitue un mécanisme de séquestration de CO2, participant directement à la réduction globale des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, tandis que la ressource ainsi cultivée au fil des années génère des revenus.
En pratique, l'utilisateur, une fois inscrit, indique le montant qu'il souhaite investir (même si ce ne sont que quelques centimes) puis choisit, parmi une liste qui lui est soumise, les essences qu'il désire intégrer dans son portefeuille. La jeune pousse (!) procède à la plantation demandée, la protège par une assurance, et prend en charge l'entretien de ces nouvelles forêts. Arrivés à maturité, les arbres sont abattus et leur bois est vendu, les sommes perçues servant alors à rémunérer l'épargnant (et la marge de Symbiose).
Grand soin est pris de rendre la démarche responsable de bout en bout. Par exemple, il n'est pas question de viser la productivité à outrance avec des espèces à croissance rapide. Au contraire, la diversité écologique est un critère prioritaire et, en outre, les essences sont retenues en fonction des prévisions d'évolution climatique. Dans un autre registre, la transparence vis-à-vis des investisseurs est optimale, sur la naissance et le suivi des arbres financés, jusqu'à l'utilisation finale du bois (non énergétique, bien sûr).
Naturellement, le concept comporte quelques limitations intrinsèques. En premier lieu, le support implique automatiquement un horizon plutôt à long terme, même s'il est prévu de permettre la sortie avant échéance par un mécanisme de ponction sur les coupes d'arbres plus anciens. D'autre part, le rendement envisagé n'est pas extraordinaire (évalué à 4% dans l'état actuel du marché et grâce aux avantages fiscaux d'aujourd'hui) et il est exposé aux aléas, que l'assurance souscrite ne peut entièrement couvrir.
En revanche, le modèle est idéal dans une perspective de dynamisation des approches classiques de compensation carbone. En effet, au lieu de se contenter de la logique de donation ponctuelle qui prévaut généralement, il procure non seulement un objectif de valorisation du capital mobilisé mais aussi un sentiment d'engagement actif qui perdure au fil des années. Chaque relevé (trimestriel) de progression des plants devient un rappel récurrent de l'importance de réduire son impact environnemental au quotidien.
Avec une telle orientation, la solution de Symbiose, qui, à ce stade, s'adresse directement aux individus et aux entreprises déjà conscients des enjeux, mériterait également d'être considérée pour une intégration dans les panoplies des acteurs – dont, évidemment, les banques, avec les calculateurs d'émissions qu'elles incluent de plus en plus fréquemment dans leurs applications, pourraient figurer en tête – qui cherchent à encourager leurs clients à infléchir leurs comportements et à agir afin de préserver l'avenir de la planète.