Quand la famille de Julie Wallach est déportée sur dénonciation d’un voisin, son père lui dit en arrivant dans le camp de concentration : « Je ne survivrai pas à ta mère. Mais toi, tu es jeune. Vis, rentre à la maison, et raconte ce qu’on nous a fait. ». Avec ce roman, écrit avec l’aide de Pauline Guéna, c’est chose faite !
C’est à l’émission de La Grande Librairie que je découvre Julie Wallach, âgée de 96 ans, une revenante, une battante, une survivante, une femme marquée par la barbarie, venue témoigner et transmettre aux générations suivantes…sans jamais pardonner…jamais !
Alors, oui, Julia Wallach nous sert un énième récit sur la Shoah, toujours la même recette écœurante, les mêmes ingrédients immondes. Mais chaque témoignage étant unique, elle livre surtout une histoire bouleversante, celle d’une enfant dont l’innocence fût cueillie par une humanité partie en vacances…
Au moment où Dieu a commencé à faire ses valises, les mesures anti-juives sont progressivement mises en place, suivies par des arrestations, des dénonciations, des déportations dans des train à bestiaux, l’horreur des camps, la faim, le froid, la fatigue, les coups, la maladie, le travail harassant, les exterminations et, pour ceux qui parviennent à passer entre les mailles de cet holocauste grâce au hasard, à une dose surhumaine de courage et beaucoup de chance, une marche de la mort vers un pays qui ne vous accueille même pas les bras ouverts. Ne pas lire ce roman et contribuer à l’oubli ne ferait qu’ajouter une pierre à cet édifice de la honte…
Dieu était en vacances, Julie Wallach, Grasset, 152 p., 16€
Elles/ils en parlent également : Mimi, Laetitia, Léna, NoID, Le Manoir