La Bank of Ireland décentralise ses bureaux

Publié le 06 juillet 2022 par Patriceb @cestpasmonidee
Entre changements d'habitudes dans le sillage de la crise sanitaire et nécessité de mieux en prendre en compte les besoins des salariés dans un marché de l'emploi tendu, la Bank of Ireland propose désormais à ses effectifs centraux une option supplémentaire pour leur lieu de travail, en plus de ses bureaux principaux et du domicile.
Si, à l'occasion des mesures de confinement qui se sont succédées à partir de mars 2020, les entreprises ont, après moult hésitations, découvert les vertus du télétravail, en même temps que (la plupart de) leurs collaborateurs en appréciaient les bénéfices pour leur vie personnelle, ses limitations sont également apparues au grand jour, dont les réticences souvent légitimes d'une minorité importante et les craintes des organisations en matière de cybersécurité, qui les ont conduites à restreindre la flexibilité maximale des débuts.
Afin de compenser ces désagréments, la Bank of Ireland choisit maintenant de multiplier les implantations disponibles pour l'accueil de ses employés (à tout le moins ceux qui occupent des fonctions autorisant le travail à distance). Elle a ainsi ouvert onze « hubs » aux quatre coins de Dublin et prévoit d'en ouvrir trois autres dans les plus grandes villes du pays (Cork, Galway, Limerick), qui viennent compléter son offre de locaux professionnels et contribuent à répondre de manière optimale à toutes les situations.

La décision n'est (évidemment) pas née d'une lubie. En particulier, une enquête interne de la banque donne à en comprendre les enjeux, notamment sur la qualité de vie des salariés et, par conséquent, sur leur satisfaction, leur engagement, leur productivité et leur fidélité. Par exemple, près de 29% d'entre eux évitent au moins deux heures de trajet quotidien en restant chez eux ou en s'installant dans un « hub » à proximité de leur résidence, tandis que plus de la moitié font des économies grâce à cette possibilité.
Le nouveau dispositif représente un intermédiaire utile entre les deux modes en vigueur aujourd'hui dans les grands groupes, combinant les avantages du télétravail, pour ce qui concerne les déplacements (et leur empreinte environnementale, qu'oublie bizarrement de mentionner la Bank of Ireland), et les impératifs de maintien du lien social, indispensable, entre autres, pour l'entretien d'un esprit d'équipe. Bien sûr, il contraint à adapter les opérations à la collaboration virtuelle, mais n'est-elle pas déjà obligatoire ?
La disparition de l'obligation historique de rassembler les effectifs de l'entreprise dans un même lieu restera probablement comme une des séquelles (durables) les plus profondes de la pandémie. Naturellement, beaucoup d'entreprises ne sont pas prêtes à accepter cette révolution et traînent des pieds pour en appréhender toutes les dimensions. Cependant, dans le contexte actuel de forte concurrence sur les recrutements, il s'agit d'un critère de différenciation essentiel, qui pourra s'avérer fatal aux retardataires.