Qu’est-ce qu’elle est passée vite cette deuxième partie de saison ! J’ai l’impression que c’était hier que je publiais mes conseils pour l’hiver 2022. Comme d’habitude, je n’ai pas pu voir tout ce que je souhaitais, j’ai été déçue par des spectacles que j’attendais brillants, j’ai été surprise par d’autres que je n’attendais pas au bon endroit… Et c’est ce qui fait la magie du spectacle vivant ! Et vous le savez sûrement, il y a un endroit magique hors de Poudlard qui s’appelle : Avignon. Le Festival Off ouvre dans quelques jours, j’y serai dans un peu plus d’une semaine, et partout je vois les copains qui partent pour la Cité des Papes et qui préparent leur programme… comme vous êtes plusieurs à m’avoir demandé ma sélection, voici un petit aperçu de ce qui a pu retenir mon attention lors de l’épluchage traditionnel du programme du OFF !
C’est la tête de Pierre-Olivier Mornas qui m’a d’abord fait m’arrêter sur cette affiche. J’ai découvert le comédien en début de saison dernière dans une Ile des esclaves tout à fait honorable, et son visage a dû me marquer puisque me voilà à lire le descriptif de ce Héros présenté au Théâtre du Roi René. L’histoire attire la curiosité sans non plus déborder de fantaisie, mais c’est surtout la longue distribution, trop rare à Avignon, qui finira de me convaincre. Allez !
Un Héros – Théâtre du Roi René – 14h10 – Durée 1h30
J’avais déjà repéré ce spectacle dans la programmation des Déchargeurs, attirée par cette affiche pour le moins éloquente, mais il est tombé à une période où j’avais un planning déjà trop chargé pour rajouter des extras. Heureuse de le voir apparaître dans la programmation du Train Bleu où je pourrais donc satisfaire ma curiosité – et si je peux en plus en apprendre davantage sur Angela Merkel, c’est parfait !
Guten Tag, Madame Merkel – Théâtre du Train Bleu – 16h25 – Durée 1h20
Tous les prétextes sont bons pour sélectionner un spectacle dans la jungle avignonnaise. Pour La Fabrique des idoles, c’est le titre qui m’a interpelée, je ne saurais pas trop dire pourquoi. Le hasard fait bien les choses, l’idée de fictionnaliser notre quotidien pour parvenir à (mieux) le vivre me parle complètement. Je ne sais pas trop où ça va, mais clairement, on y va.
La Fabrique des Idoles – Le 11 Gilgamesh – 20h15 – Durée 1h35
C’est plusieurs choses qui m’ont attirée ici. L’affiche en ombre chinoise, qui est assez graphique et se remarque dans la mêlée des affiches avignonnaises. Le nom de Josiane Stoleru, comedienne que je suis depuis quelques années maintenant. Celui de Glenn, derrière lequel je devine Glenn Gould (sans être allée vérifier, j’imagine ma tête si ce n’est pas de ce Glenn là qu’on parle !). L’occasion peut-être de se réconcilier avec le célèbre pianiste dont les interprétations m’ont toujours laissée de marbre !
Glenn, naissance d’un prodige – Les Béliers – 11h50 – Durée 1h30
Chloé Oliveres, je l’ai découverte il y a plus de dix ans maintenant dans un texte de Besset, Je ne veux pas me marier. J’ai suivi son parcours, la formation des Filles de Simone, collectif engagé dont les spectacles aux noms à rallonge abordent avec humour des préoccupation féministes, et j’ai été un peu étonnée – et ravie ! – de découvrir la présence de son seul en scène à Avignon cette année. Je connais mal Patrick Swayze, en plus, ça tombe bien !
« Quand je serai grande, je serai Patrick Swayze » – Les Béliers – 14h30 – Durée 1h
C’est dans la sélection de Théâtre Cote Coeur que j’ai piqué celui-ci. Très sensible à la cause écologique, mais toujours un peu perplexe à l’idée de la mettre au coeur d’une pièce de théâtre, j’ai envie de faire confiance à ce spectacle dont le titre chante tout seul dans ma tête chaque fois que je le lis. Et puis, ça sera l’occasion de découvrir le théâtre des Doms, où, je crois, je ne suis jamais allée.
La bombe humaine – Les Doms – 16h25 – Durée 1h25
Ca fait un petit bout de temps que Marie-Julie Baup est absente des plateaux. Trop longtemps en vérité ! Son nom sur l’affiche me suffit à réserver ce spectacle. Et en jetant un coup d’œil approfondi, je note la présence de Thierry Lopez dont le spectacle Ich bin Charlotte avait beaucoup fait parler il y a quelques années. Bref, autant de raisons de découvrir ce spectacle !
Oublie-moi – Théâtre Actuel – 11h55 – Durée 1h15
Encore un spectacle qui a plus d’une corde à son arc. La première que j’ai repérée, c’est la présence d’Elisabeth Ventura, trop rare sur les planches depuis quelques années. Je suis ravie d’avoir une occasion de la retrouver. La seconde, c’est évidemment Johanna Boyé, la metteuse en scène que rien ne semble pouvoir arrêter : après les succès de Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty et de Je ne cours pas je vole lors des précédentes éditions avignonnaises (que j’avais repéré, mais manqué), elle revient avec cette adaptation de roman plus que prometteuse. Avec une distribution importante, rare dans le OFF, je ne vais pas bouder mon plaisir.
L’invention de nos vies – Théâtre Actuel – 17h30 – Durée 1h35
Je suis toujours à la recherche d’un spectacle musical dans ma sélection du OFF. Il m’avait manqué l’année dernière, je compte bien me rattraper cette année. Eric Laugerias, je l’ai croisé plusieurs fois sur scène ces dernières années, souvent chez Nicolas Briançon. Je connais son talent de comédien, ce sera l’occasion de découvrir celui de chanteur – et quoi de mieux pour ça qu’un récital Reggiani où les chansons se jouent autant qu’elles se chantent ?
Reggiani par Eric Laugerias – Les Gémeaux – 23h – Durée 1h25
Toujours dans ma quête de spectacle musical, c’est évidemment le nom de Béatrice Agenin qui a attiré mon oeil sur celui-ci. La réunion de la mère et la fille, sur scène, pour chanter ce qui leur tient à coeur, c’est quelque chose qui me parle. Une fantaisie qui m’interroge.
Notre petit cabaret – Au coin de la lune – 15h – 1h15
Je me souviens de la présentation de Cinq étoiles lors de la conférence de presse du festival des Floreales : sorte de dystopie à la Black Mirror où tout est noté sur cinq, ça m’avait déjà bien fait envie à l’époque. La participation de Emmanuel Besnault au projet, que je ne découvre qu’aujourd’hui, achève de me convaincre tout à fait. Vivement !
Cinq Etoiles – La Factory – 15h50 – Durée 1h15
C’est le mot de professeur dans le résumé de la pièce qui a attiré mon oeil pour celui-ci. Professeur, c’est un métier qui me fait envie depuis toujours, j’y ai beaucoup pensé récemment, j’ai dû partager des interrogations avec Sebastien Bravard qui nous raconte son histoire et cet Élémentaire m’apportera peut-être des réponses. En tout cas, j’ai hâte d’entendre ce que ce maître d’école du jour et comédien de nuit a à nous raconter sur sa double vie.
Elementaire – Le Train Bleu – 10h – Durée 1h10
Là, c’est un peu le mystère. Qu’est-ce qui m’a arrêté sur ce spectacle, je ne sais pas trop. Peut-être le nom de Solenn Denis, dont j’avais découvert le travail avec Sandre il y a quelques années, mais c’était en tant qu’autrice et non qu’actrice. Cela a suffi pour me donner envie de lire le résumé, et m’intriguer complètement par cette forme qui se déroule entièrement dans une cabine téléphonique. Franchement, je demande à voir.
Téléphone-moi – Le 11 – 18h10 – Durée 1h40
Encore un spectacle qui multiplie les critères de sélection. D’abord, le titre du spectacle, original sans faire l’intéressant, ce qui me fait m’arrêter quelques secondes. Ensuite, le nom de Stanislas Roquette, découvert dans Le Fils mis en scène par Jacques Lassalle il y a quelques années. C’est toujours chouette de retrouver un comédien dans un spectacle totalement différent. Enfin le Train Bleu, en qui j’ai entièrement confiance pour la programmation (et je crois que ça se voit un peu dans ma sélection). Le thème du spectacle m’évoque La métamorphose des Cigognes, qui avait ouvert mon OFF de l’année dernière complètement au hasard, et qui avait tiré dans le mille. Plutôt de bon augure, non ?
Insuline & Magnolia – Le Train Bleu – 14h30 – Durée 1h20
J’ai toujours une hésitation à Avignon lorsque reviennent de gros succès que j’ai manqués : rattraper mon retard en bénéficiant de la sérénité du bon spectacle ou continuer d’essaimer les créations pour faire monter l’excitation de la découverte ? Dans la peau de Cyrano, je suis a peu près sûre d’aimer, on me l’a conseillé moulte fois, le spectacle reprend des extraits de ma pièce préférée. C’est gagné d’avance !
Dans la peau de Cyrano – Théâtre des Corps Saints – 16h50 – Durée 1h20
Je n’ai jamais trop compris pourquoi ma mère avait acheté Les mecs que je veux ken en librairie, c’est pas franchement un titre pour elle, mais le fait est que le livre a fini par atterrir chez moi et que je l’ai tout simplement dévoré. J’ai l’impression de déjà connaître un peu Rosa Bursztein à travers ce journal pas si intime de sa vie sentimentale et un peu professionnelle, mais j’ai déjà hâte de retrouver sur scène cette étrange liberté dans laquelle le manque de confiance en soi se fait toujours une place.
Rosa – Les Béliers – 22h35 – Durée 1h05
Ali Bougheraba. C’est l’un des premiers noms que je cherche lorsque paraît la programmation du OFF chaque année. Que ce soit avec l’équipe des Oubliés de la Cannebière, pour du stand up ou comme metteur en scène d’un spectacle d’improvisation, je ne manque jamais ce qu’il propose. Alors, si c’est dans Gueules Noires qu’on peut découvrir son travail cette année, ce sera Gueules Noires. Point.
Gueules Noires – Le grand pavois – 13h50 – 1h15
J’ai vu revenir le nom de Pierre Cuq dans plusieurs spectacles ces derniers temps, et le voilà qui revient sur le programme du OFF, en tant que metteur en scène cette fois-ci. Je n’ai jamais voulu transformer mon Festival en un moment trop politique, j’essaie toujours de garder un équilibre entre tous les genres théâtraux malgré la prolifération des spectacle militants ces dernières années, mais je ne dis jamais non à quelques spectacles engagés pour venir ponctuer ma sélection. Avec Seuil, je pense que j’ai touché dans le mille.
Seuil – Le Train Bleu – 10h – 2h20
J’ai manqué plusieurs fois Conseil de classe qui avait fait beaucoup parler de lui il y a quelques années. C’est d’ailleurs par ce succès au Off que j’ai entendu parler pour la première fois de Geoffrey Rouge-Carrassat, me poussant à découvrir son spectacle Roi du silence L’année dernière. Même si je reconnais avoir été plus déstabilisée que franchement convaincue, je garde le souvenir d’un vrai travail théâtral qui me donne envie de retrouver le comédien avec ce texte qui peut-être me parlera davantage.
Conseil de classe – La Reine Blanche – 20h – Durée 55 min
Celui-ci, c’est à la sélection du Magazine Théâtral que je le dois. Je suis souvent friande de ce qui mêle science et création, les deux milieux entre lesquels je navigue au quotidien, alors un spectacle monté par un acteur à la double-casquette de comédien et biophysicien, ça m’intéresse tout de suite – d’autant que je connais l’exigence et la qualité de ce que propose la Reine Blanche, spécialisé dans le mélange art et science.
Cerebrum – La Reine Blanche – 14h25 – Durée 1h15
Ils sont bons, les attachés de presse. Je n’avais pas repéré ce spectacle dans la programmation des Halles alors même qu’elle fait partie de celles que je scrute minutieusement d’habitude. C’est en recevant un courriel au titre racoleur style L’ANCIEN PENSIONNAIRE DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE que j’ai découvert le spectacle. J’ai toujours beaucoup aimé Elliot Jenicot et Français ou pas Français, je continue de suivre son parcours avec plaisir.
Le facteur cheval ou le rêve d’un fou – Théâtre des Halles – 11h – Durée 1h20
Je suis toujours à la recherche du bouquin qui me happe tellement qu’il me fait arrêter de vivre dans le réel quelques jours. Monte Cristo est de ceux là. Quand j’ai découvert ce roman, je n’ai plus pu m’arrêter. Je crains toujours un peu les adaptations d’œuvres qui m’ont marquée – toujours peur d’être déçue- et j’avais déjà répère Les prisonniers du chateau d’if au off l’an dernier sans oser vraiment m’engager plus avant. C’est peut-être l’occasion.
Monte Cristo – Le 11 Gilgamesh – 10h – Durée 1h40
Impossible de venir au OFF 2022 sans passer par le nouveau lieu dont on a tant parlé : La Scala Provence, écho sudiste de La Scala Paris ouverte par Mélanie et Frédéric Biessy il y a quelques années. Après épluchage de la programmation, de laquelle on a retiré ce qu’on a déjà vu à Paris, à la Scala ou ailleurs, je retiens un spectacle qui fera la continuité avec mon édition 2021 : j’avais vu Jubiler, avec Benoît Giros mis en scène par Pierre Notte, autour du couple, ce sera Un certain penchant pour la cruauté, autour de questions sociales et d’idées préconçues dans cet environnement si particulier qu’est la famille.
Un certain penchant pour la cruauté – La Scala Provence – 13h05 – Durée 1h20