Nge Lay et Aung Ko ont fui la Birmanie en 2021, après le coup d’état militaire de février de cette même année. Il ne fait pas bon être artiste dans ce pays aujourd’hui aux mains d’une dictature militaire. Ils continuent leur lutte pour « un retour à la paix et la libération de la dirigeante Aung San Suu Kyi », au moyen d’actions artistiques, rencontres, travail sur les mémoires.
Nge Lay revisite les lieux à travers des images du passé qu’elle confronte ou superpose à celles d’aujourd’hui quand le même point de vue est possible. Parfois, les paysages ont tellement été transformés que ça ne l'est pas. Au MacVal, elle expose, en particulier, des photos dans le tissu d’une moustiquaire. La moustiquaire a une fonction de protection et Nge Lay dit qu’elle a trouvé ici cette protection.
Aung Ko, de son côté, explore les mémoires individuelles. Leur addition, leur rapprochement en fait, progressivement, une mémoire collective. C’est par la vidéo, la parole recueillie dans les pays de l’exil, que ces mémoires se rencontrent. Et ce, même si les langues sont différentes. Dans cette forme de récit collectif, il observe, reçoit et transmet l’idée d’un même monde, quelle que soit la langue, et d’un monde en pleine mutation.