Dans les casiers qui montent le long du mur de l’escalier au fond de la grande salle du rez-de-chaussée, d’étranges formes sortent de la paille, comme d’autant de nids. Sortir du nid, c’est le titre de cette installation. Ce qui sort, on ne sait pas bien ce que c’est : des oisillons ? mais ils auraient un drôle de bec ; des tétons ? mais de quelle poitrine ? Personne ne nous dira ce que c’est. Laissons donc le mystère sortir du nid et envahir la paroi verticale dans l’odeur de la paille.
Et regardons en face, à l’étage, dans l’angle gauche, ce duo Roca - Lanci qui attend notre passage, car, bien sûr, on doit y passer. Véronique Roca a choisi la cire d’abeille, Max Lanci la paraffine. Deux matières dont l’aspect semble proche mais pas la couleur, ce qui permet d’en faire les pièces d’un jeu d’échecs. Car ils jouent, ces deux artistes, et ils rejouent la partie perdue par Kasparov contre l’ordinateur Deep Blue. Un ordinateur n’aurait pas imaginé les pièces de ce jeu : quelque chose encore échappe à l’intelligence artificielle. Peut-être l’humour.