Alain Cavalier et Jean-Paul Rappeneau retrouvent le Moulin de leur jeunesse
Publié le 29 juin 2022 par Gezale
Jean-Paul Rappeneau, Alain Cavalier, Suzon et Stanislas Lipinski
Avant la lecture d’extraits
des « Saisons » le livre culte de Maurice Pons, ce mercredi soir, au Moulin d’Andé,
par Denis Lavant, les nombreux spectateurs présents hier au Théâtre, ont vécu
un intense moment d’émotion. Emotion d’entendre Suzanne Lipinska narrer la genèse
d’une belle histoire de rencontres et d’amitié qui, dans les années soixante,
donna naissance à cet endroit idyllique fréquenté par les artistes et créateurs.
Emotion d’écouter Suzon rappeler ses voyages en barque sur la Seine, de
Connelles, où ses parents habitaient, à cette île d’Andé qui lui servit de
refuge avant de devenir sa tanière enchantée et camper le décor du premier film
d’Alain Cavalier « Le combat dans l’île ».
Grande complicité
Le réalisateur était présent
hier, en compagnie de son complice d’alors, Jean-Paul Rappeneau, (notre photo ci-contre) auteur
desdialogues. Il y a une éternité que les deux amis n’avaient mis les pieds ensemble au Moulin. Quels changements
depuis ces années tourmentées par la guerre en Algérie et les menaces de coups
d’état militaire. Je n’avais jamais vu ce film. Il est d’une actualité
brulante. A l’heure où les démocraties subissent les coups de boutoir des «
illibéraux » à la Orban ou à la Trump, à l’heure où les néofascistes osent
tendre le bras, le duel opposant Jean-Louis Trintignant et Henri Serre — auxquels
se joint Romy Schneider pour un autre combat aussi douloureux, celui de l'amour — tient le
spectateur en haleine Jusqu’à sa conclusion…que je tairais pour celles et ceux
qui auront un jour, le bonheur de découvrir ce film.
Avant la projection du « Combat
dans l’île », Alain Cavalier et Jean-Paul Rappeneau ont fait preuve de malice.
Tour à tour, ils ont rappelé, souvent avec humour, comment le Moulin fut pour
eux un lieu pour leur imaginaire créatif mais aussi et surtout un nœud d’échanges
politiques et intellectuels de grande valeur. Il paraît que Maurice Pons fut un
lecteur-correcteur attentif du scénario. Rien d’étonnant de la part de ce grand écrivain
dont la magie du mot fut portée à un très haut niveau d’exigence.