Célébrité et complexe d’œdipe l’instit

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam

Bonjour je suis Abdesselam Bougedrawi, une petite chronique certainement destinée à un public particulier. Vous trouverez mes publications sur le site Amazon en effectuant une recherche sur le mot Bougedrawi.

Allons-y donc. Il y a une phrase magique qui signifie réussite. Cette phrase, je vous l’affirme, n’a jamais été prononcée par le seigneur des anneaux. Par cette phrase, ceux qui ont réussi, débutent leur discours, toujours le même. C’est avec ce genre de discours que les seigneurs de la réussite commencent leur allocation de séminaires, de réunions, de conférences. Cette phrase, magique rappelons le, se trouve parfois dans certaines publicités.

Lorsque la personne la prononce, elle aura atteint le nirvana de la réussite. Elle est adoubée par les grands et les grandes. Plus rien ne lui résiste. Gloire à la toute-puissance de cette phrase qui, rappelons-le, est magique et débute les discours.

Lorsque la personne qui la prononce, juste après son discours, reçoit des applaudissements de son auditoire, c’est le jackpot.

Si c’est un homme, il peut sortir de la poche intérieure de son veston le cigare bien roulé du camarade Havane, en tirer quelques bouffées qu’il envoie flotter dans les lumières de la réussite. Il le sait maintenant, il peut enfin faire pipi debout dans les toilettes des VIP. Quelle consécration ! Quelle extase !

Si c’est une femme, elle peut regarder par-dessus ses lunettes le sourire stupide des machos qui lorgnent son décolleté plongeant. Ultime consécration, elle peut sortir de son sac, Prada, un briquet en or, symbole du phallus féminin, pour allumer une cigarette aussi longue que celle de Betty. Cette phrase, elle est la clé de toutes les puissances, et même de la surpuissance. C’est le passeport garanti pour une place pipi dans toutes les toilettes spéciales VIP, de tous les hôtels fréquentés par les anciens. Les anciens, ce sont ceux qui, avant eux, ont prononcé la phrase magique.

Je crois que je fais comme la presse actuelle, je vous fais languir. Vous remarquerez que cet article n’est pas bourré de publicités, ni de flèches, la suite dans la page suivante. Allons-y donc, comme le dit si bien Achille Talon, ne craignons pas les mots. Voici donc cette phrase magique :

Quand j’étais enfant, à l’école, mon instituteur me disait que je ne ferais rien de ma vie.

Il y a quelques variantes que je laisse à votre bon vouloir.

Sacré Œdipe l’instit, je ne savais pas que tu avais tellement traumatisé tes élèves que tu en as fait des célébrités !

Je vous remercie pour votre écoute, et j’espère que vos relations avec vos instits étaient des plus normales. C’est-à-dire qu’ils vous aimaient, et que vous les aimiez. Autrement, vous ne seriez pas là à m’écouter, et moi à débiter des chroniques.

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