(portrait d’une fille qui nous ressemble)
l’humanité est comme un moineau fou
qui mange des feuilles d’absinthe
pour réparer
sa glycémie
un remède salutaire
comme une compresse
de camomille
sur un cœur blessé
de toute façon
à partir d’un certain âge
les merveilles sont délavées
les mirages plus réfléchis
les bonheurs bien plus jaunes
et la vie est un petit être
prêt à se faire un
changement de sexe
on n’y peut rien
sauf renverser la table
de multiplication
pour sauver les lettres
de l’alphabet biographique
et pousser les comptes
du progrès global
dans la fosse d’orchestre
car il est grand temps
de cocufier la réalité pathétique
qui insulte les sens
cette réalité qui quantifie le songe
et légifère le vent
au bénéfice des calories
fabriquées à la chaîne
sur l’échelle de Darwin
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