Quand le trait sort du support, il devient fil, prend racine et s’élève, donne au dessin son volume et révèle un aspect de la vie. Le fil est veine, vaisseau conducteur de sève, dessinant dans l’espace un corps végétal et presque humain. Il va chercher sa base sur des pierres, voire sur le sol de la salle d’exposition, et, se détachant du tissu où cependant il s’accroche, semble lui donner la respiration. Le textile accueille ainsi et relance le fil de point en point, donnant à la forme une belle liberté et aux matières une étonnante légèreté.