Les émissions de CO2 du monde entier ont réchauffé la Terre de seulement sept millièmes de degré en 2019, avant les confinements liés à la pandémie de COVID-19. La France pour sa part n'en est responsable que de 0,09%, soit 0,00007°C.
Ces chiffres ne sont pas sortis d'un chapeau. Ils découlent du rapport AR6 du GIEC (François Gervais en a été un des expert reviewers), avec une tolérance de plus ou moins trois millièmes de degré:
Ni être humain, ni animal ne peut ressentir une aussi faible hausse de température annuelle. Elle peut encore moins régir la météo de l'année au contraire de la litanie du climat "déréglé".
FAIBLE IMPACT THERMIQUE DE L'EMPREINTE CARBONE1
En réalité, cette estimation du GIEC est déjà exagérée. Elle se traduit par une sensibilité climatique (qui mesure l'augmentation de la température en cas de doublement de la teneur en CO2 dans l'atmosphère) comprise dans une fourchette de 1,3 à 2,1°C.
Or 111 articles, publiés entre 1971 et 2021, qui ont été revus par pair, concluent tous à une sensibilité climatique égale ou inférieure à 1°C. C'est l'objet d'un tableau très instructif qui figure dans l'ouvrage de la page 45 à la page 49.
La figure 1-3 de l'ouvrage, tout aussi instructive, montre que tous les modèles de climat, sur lesquels s'est appuyé le GIEC, se sont écartés des observations: de 3,8°C au-dessus pour ceux de la phase 6 et de 2,7°C pour ceux de la phase 5.
Un autre tableau, reproduit dans l'ouvrage, montre que l'empreinte carbone - émission annuelle de CO2 - de l'ensemble du monde est de 36 441 mégatonnes, soit de 5 tonnes par habitant, ce qui se traduit par un réchauffement (issu du spectre infrarouge) de 0,14°C d'ici 2050:
Les émissions de CO2 n'ont qu'un effet marginal.
PHÉNOMÈNES MÉTÉOROLOGIQUES ET SENTINELLES DU CLIMAT
La confusion entre météorologie 2 et climat résulte de l'emploi du mot de changement climatique par le GIEC et de dérèglement climatique par les médias et politiciens catastrophistes pour incriminer l'homme qui aurait touché au climat, invariable dans le passé.
Le climat n'est pas le même suivant les régions du monde. Aussi parler de température moyenne pour en rendre compte est-il pour le moins discutable. Les relevés de température, depuis 1659, montrent d'ailleurs une variabilité antérieure à l'ère industrielle.
Des relevés mensuels depuis 1900 montrent une grande amplitude des températures, avec des écarts d'une dizaine de degrés en plus ou en moins par rapport à la moyenne des écarts, à comparer aux contributions infinitésimales anthropiques:
En choisissant le bon critère température, ou humidité, ou vent, voire activité électrique de l'atmosphère, le bon endroit et le bon moment, chacun peut toujours trouver quelque part dans le monde le record qu'il veut trouver.
Contrairement à la croyance largement répandue par les médias, les conditions météorologiques extrêmes ne sont ni plus intenses ni plus fréquentes qu'avant l'augmentation de la teneur en CO2 dans l'atmosphère qui s'est produite depuis le début de l'ère industrielle.
L'auteur rappelle les rôles naturels joués par:
- le soleil qui est le maître du climat de la Terre et de l'énergie;
- les cycles de taches solaires;
- les oscillations atlantique et pacifique multidécennales.
L'auteur relève que:
- l'Antarctique ne se réchauffe pas;
- la hausse du niveau des océans est modeste (quelques mm par an), elle oscille et la tectonique des plaques explique même une baisse en certains lieux du globe;
- la chaleur contenue dans les océans est de + 0,0004°C par an;
- les océans ne sont pas acides mais se débasifient (0,1 point de PH en quelques décennies);
- les évolutions de la teneur en CO2 de l'atmosphère ne datent pas de l'ère industrielle, mais sont vérifiables sur plusieurs millions ou milliers d'années.
CYCLE DU CARBONE ET VERDISSEMENT DE LA TERRE
La teneur en CO2 dans l'atmosphère est saisonnière. Son augmentation va de pair avec le verdissement, comme on peut l'observer par satellite:
C'est en 33 ans l'équivalent d'un sixième continent de 18 millions de kilomètres carrés, plus de 30 fois la superficie de la France métropolitaine.
Le carbone est en effet bénéfique pour la végétation, qui absorbe un tiers des émissions émises: la couverture forestière de l'Afrique subsaharienne s'est accrue de 8% ces trois dernières décennies; de plus, le supplément de dioxyde de carbone contribue à augmenter le rendement des cultures.
Le carbone n'est donc pas un polluant mais un fertilisant. Quoi qu'il en soit, il n'est même pas sûr que l'homme soit responsable de l'augmentation de sa teneur dans le temps. Des études documentées montrent que le réchauffement pourrait bien la précéder...
CRITIQUE DE L'ALARMISME DU RAPPORT AR6 DU GIEC
Il n'y a pas de quoi s'alarmer:
- d'une hausse des températures d'ici 2050 de 0,2°C + ou - 0,08°C, calculée à partir des données du rapport AR6 du GIEC (voir plus haut): cela ne peut tout simplement pas causer de manière significative davantage d'incendies de forêt, d'inondations, de sécheresses ou réduire la vitesse du Gulf Stream... et d'ailleurs les observations le contredisent;
- de la hausse du niveau des océans: le GIEC reconnaît une hausse de 1,7 mm par an, ce qui donne 5 cm d'ici 2050;
- du réchauffement annuel des océans reconnu par le GIEC: + 0,0004°C, comparé par exemple aux amplitudes El Niño de plusieurs degrés.
STRIP-TEASE DE FINANCE CLIMATIQUE
Cinq millions d'êtres humains meurent chaque année des conséquences d'une exposition à une température extrême, mais dans 90% des cas, c'est dû au froid, pas à la chaleur.
Comme vu ci-dessus, ce n'est même pas la chaleur qui est à craindre. Alors pourquoi veut-on absolument conjurer un danger qui n'existe pas et dépenser, d'ici 2030, 89 000 milliards de dollars, selon un chiffrage de la Banque Mondiale?
Si l'argent est dépensé, cela sera donc pour de toutes autres raisons que celles qui servent de prétexte.
[...]
En raison des sommes en jeu, la prétendue urgence climatique présente une opportunité d'investissement et de spéculation historique...
En tout cas, tout ce qui a déjà été dépensé l'a été sans effet notoire puisque la concentration de CO2 a continué de croître au même rythme. Alors les vraies raisons de ces dépenses ne sont sans doute pas celles invoquées:
Le paradigme de l'urgence climatique offre aux États la justification d'accroître leur pouvoir sur la société en contrôlant et régulant tous les aspects de notre vie, énergie, logement, déplacements, industrie et tous les secteurs de la consommation.
La neutralité carbone, l'objectif annoncé pour 2050, sera excessivement coûteuse et difficilement réalisable:
Il faudrait dépenser énormément pour au final disposer d'une énergie moins fiable qu'auparavant sans la garantie de pouvoir le faire dans les délais impartis et surtout, selon le prétexte invoqué, sans changer quoi que ce soit de significatif à la température de la Terre.
Bref cette propagande climatique infondée nuira gravement aux économies des pays aveuglés par elle.
URGENCE D'UNE TRANSITION VERS LE TOUT ÉLECTRIQUE
L'urgence n'est pas la transition vers le tout électrique mais le développement des pays qui veulent à leur tour sortir de la pauvreté ou continuer à en sortir.
Pourquoi ces pays, en l'absence d'urgence climatique, devraient-ils renoncer aux énergies fossiles puisqu'au rythme actuel les réserves représentent une consommation d'un siècle?
Les autres sources d'énergie, en l'état, sont insuffisantes pour assurer un développement de ces pays et la croissance des autres pour qu'ils ne retombent pas dans la misère d'où ils sont sortis.
L'auteur passe en revue ces autres sources d'énergie et souligne notamment le coût réel et la vulnérabilité des énergies renouvelables intermittentes. La prospérité du monde occidental lui-même passe par une énergie abondante et bon marché:
Restreindre l'innovation du vingt-et-unième siècle en imposant des normes énergétiques excessives et scientifiquement infondées favorisera non seulement un écoblanchiment mais obérera gravement son développement surtout s'il est mesuré à l'aune du formidable essor du siècle précédent.
CONCLUSION
La "grande remise à zéro économique" prônée continuerait à profiter financièrement à certains - mais pour quantité d'autres elle serait aussi coûteuse que douloureuse, cause de précarité énergétique et de pauvreté aggravée.
François Gervais est-il tout seul à faire ce constat qu'il n'y a pas d'urgence climatique (et qu'il y a d'autres urgences plus impérieuses)?
Près de mille scientifiques, universitaires, ingénieurs, professionnels de l'environnement et de la santé de 37 pays ont signé la déclaration Il n'y a pas d'urgence climatique. Leur nombre peut être comparé aux 234 scientifiques de 66 pays qui ont signé le rapport AR6 du GIEC (Groupe I).
Francis Richard
1 - Les titres de cet article reprennent ceux des chapitres du livre.
2 - La météo dépend en réalité des gradients de pression atmosphérique, phénomène chaotique par définition. Ses fluctuations se sont toujours produites. Elles sont inévitables et continueront de se produire.
Impasses climatiques, François Gervais, 304 pages, L'Artilleur
Livres précédents:
L'innocence du carbone, 320 pages, Albin Michel (2015)
L'urgence climatique est un leurre, 304 pages, L'Artilleur (2019)