Edward Said

Publié le 25 juin 2022 par Christophefaurie

On ne parle pas beaucoup d'Edward Said, en France, et pourtant, il semble avoir eu une influence considérable sur la pensée occidentale. 

Esprit paresseux, je n'ai pas eu le courage d'enquêter. J'ai profité d'une émission de la BBC pour me renseigner. 

C'était un Palestinien venu avec ses parents aux USA. Un Palestinien particulier, apparemment d'un milieu privilégié (aux USA, on ne devient pas professeur d'université prestigieuse sans cela), et d'une communauté ultra minoritaire puisque, si j'ai bien compris, protestant. 

Il a inventé les théories post colonialistes. Son idée est que l'Occident a une vision erronée de l'Orient, et de l'Islam en particulier. La preuve ? Ce que l'on a appelé la peinture "orientaliste" française. L'émission multipliait les exemples de préjugés de la presse et de la société confirmant cette thèse.

Ridicule ? Le préjugé est partout. Y compris entre villages voisins, et au sein d'une même famille. On n'arrête pas, d'ailleurs, de parler de "théorie du complot". Et pourquoi s'arrêter à l'Occident ? Les sociétés non occidentales semblent bien plus racistes qu'elle. D'ailleurs, elles ont généralement beaucoup de difficultés avec la notion de "droits de l'homme". Et comment penser que l'Orientalisme représente la pensée occidentale ? L'Orient, pour le peintre du 19ème siècle et l'infime minorité qui s'intéressait à ses tableaux était un fantasme, comme la Guerre des étoiles l'est pour nous. 

L'émission était une illustration du "biais de confirmation". Elle ne parlait que de ce qui allait dans le sens de sa théorie. 

Pourquoi cette anti pensée scientifique n'a-t-elle pas ruiné la réputation de son auteur ? Pourquoi autant d'impact ? 

Il me semble que, pour le comprendre, il faut examiner un paradoxe. Le plus surprenant est ce que sous-entend cette dénonciation de l'Occident comme un "mal" : la croyance qu'il n'y a aucune raison de le ménager : il est indestructible, et l'ordre occidental est mondial et éternel. 

D'où l'hypothèse d'une population, qui parce que pour la première fois dans l'histoire elle a fait massivement de longues études, est restée en enfance et qui a voulu faire un pied de nez à une société qu'elle confondait avec ses parents.