Emel Mathlouthi était à Toulouse le 15 juin dans le cadre du Festival Rio Loco.
J’en ai suivi le concert en direct sur FIP (j’y reviendrai) et écouté en podcast la rencontre organisée juste avant (dans l’après-midi du même jour) où Emel, Laura Cahen et Nina Goern ont parlé de poésie avec Jeanne Lacaille. Titre de cette rencontre : La voix des femmes, la poésie soeur de lutte(s). Il s’agit, selon la directrice du Festival de donner toute leur place aux femmes dans le monde de la chanson et de laisser leurs paroles disponibles sur internet pour prendre date.
Je retiens de cet échange quelques idées évoquées par les artistes présentes.
La poésie est une alliée, la poésie est une lutte, les artistes ont une responsabilité.
Par la poésie, on peut se dépasser, exprimer pleinement un tableau (Nina Goern), des émotions. Il faut travailler le tissage entre les mots et la musique, lier le beau et le vrai, s’inscrire dans la nature, le vivant. « En écrivant, dit Laura Cahen, je me révèle femme ».
Emel écrit et chante dans plusieurs langues : l’arabe littéraire, l’arabe tunisien, le français, l’anglais. Elle parle de « toutes ces cultures qui l’entourent », suscite des rencontres artistiques, comme lorsqu’elle dit et chante des poèmes de Ghada al-Samman, poétesse syrienne, avec la musique électronique de Vitalic.
Elles s’accordent toutes les trois à dire qu’il y a de l’altruisme dans leur démarche, et que ça passe par le fait de s’exposer, s’assumer. Faut-il être forte pour cela ? C’est un processus.
Pour conclure elles résument, tour à tour, en un mot ce qui fait ou que produit leur poésie : jeu, travail, confiance en soi, joie.
Au cours d’une deuxième rencontre (dont on peut également trouver le podcast sur internet) Jeanne Lacaille a réuni Flavia Coelho, Léonie Pernet, Lidia, Lucie Antunes.