Depuis 2017 et son tout premier album sobrement intitulé Kelly Lee Owens, l’artiste galloise fait plus que nulle autre figure d’exception. Dessus, elle collaborait avec deux grands noms de la scène électronique européenne : l’Anglais Daniel Avery et la Norvégienne Jenny Hval.
En 2020, Inner Song venait non seulement confirmer son statut à part, mais aussi nous percuter dans nos croyances : toujours aussi introspective, sa musique n’hésite pas à nous bouleverser, quitte à nous perdre. Et la voix de John Cale ajoutait inéluctablement à cette sensation première d’inconfort – alors que la reprise de Radiohead en ouverture, au contraire, semblait absolument rassurante.
Avec ces constats préalables sur Kelly Lee Owens, son tout dernier album, ironiquement intitulé LP.8, enfonce le clou, au sens propre comme au figuré, avec l’aide de l’artiste noise norvégien Lasse Marhaug. Les passages d’extrême beauté, poignants (« Nana piano ») s’entrecroisent avec les moments dérangeants, perturbants, où l’on se sent perplexes comme jamais (« Release »). Et que dire de « S.O (2) » – reversion de son propre morceau d’ouverture d’il y a 5 ans ?
En somme, l’univers de la Galloise continue d’être sans concession aucune. Mais dès lors qu’une seule de ses chansons vous touche, vous voilà immédiatement amoureux de sa musique. Follement. Et cela ne s’explique pas, cela se vit.
(in Heepro Music, le 21/06/2022)
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