Victoire de Philippe Brun sur le fil. Mais victoire quand même et une défaite de la candidate RN qui ne permet pas au parti de Marine Le Pen de réussir le grand chelem dans l’Eure. Notre département a en effet propulsé quatre députés FN-RN au Parlement où ils rejoindront les 85 autres membres de l’extrême droite !
Revenons à Philippe Brun. Si le candidat NUPES-PS est parvenu à être du bon côté des plus de 50% des suffrages c’est bien sûr grâce à ses qualités propres que j’ai développées à maintes reprises depuis 2018 sur ce blog mais aussi par la volonté d’un groupe de militants et de militantes jeunes, âgées, hommes, femmes, convaincues de mener le bon combat au service de belles idées.
Lisa Moreau et Philippe Brun
Philippe Brun ne s’y est pas trompé qui, dès son arrivée à la salle desfêtes de Pont-de-l’Arche (après un débat sur France 3 région qui l’a opposé notamment à Gilles Pennelle du RN) a salué tous ceux et celles qui ont cru en lui, en sa disponibilité, sa simplicité, sa ferveur communicative. La photo de groupe en dit plus que de longs discours.
Sur le plateau de France 3, Philippe a exprimé sa fierté de succéder dans le circonscription de Louviers à Pierre Mendès France, un homme exceptionnel, dont la vision du monde était à l’opposé des obsessions de l’extrême-droite. Philippe Brun devenu député n’abandonnera pas ses mandats au conseil municipal de Louviers ou au sein de l’agglomération Seine-Eure. Comment en effet, se priver de pratiquer la politique comme il l’aime au contact des réalités et des réalisations concrètes ? Il restera comme il l’a toujours été, un opposant politique responsable, constructif et le maire de Louviers (dont la position d’entre deux tours restera au mieux comme un erreur, au pire comme une tache) aurait tort de se priver d’un relais important même si la droite est déjà bien dotée avec le Sénat, l’Assemblée nationale ( ?) la Région, le Département de l’Eure, et l’agglomération Seine-Eure).
Sur le plateau de France 3 Normandie
L’échec des macronistes se lit dans les territoires où les services publics disparaissent année après année, où les « rurbains » constatent avec effroi que les terrains à bâtir achetés à des prix modérés sont éloignés des centres-villes disposant des commerces obligeant à des allées et venues incessantes coûteuses en temps, en énergie et en euros. Le prix de l’essence à la pompe vide les portefeuilles et accroit les gains des populistes et des compagnies pétrolières.
Appartenir à un intergroupe minoritaire (139 NUPES) et un groupe PS de 22 députés, oblige-t-il à l’inaction ? Ce serait bien mal connaître Philippe Brun qui, je le sais, va en étonner plus d’un. Avec Lisa Moreau, sa suppléante, le duo forme un tandem prometteur. On peut aussi compter sur Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, pour lui mettre le pied à l’étrier de la politique nationale tandis qu’il aura des relais militants dans les villes majoritairement acquises ce dimanche (Louviers, Val-de-Reuil, Pont-de-l’Arche, Gaillon) contrairement à la plupart des communes rurales franchement frontistes. Et puis, qui sait, l’assemblée nationale d’aujourd’hui si elle se montre ingouvernable, peut tôt ou tard conduire le président de la République à la dissoudre et à demander au peuple souverain de trancher quelle légitimité il préfère. C’est donc avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête que débute le mandat des 577 député(e)s élu(e) hier. Une chose est sûre : ça va tanguer.