Au « Causse toujours », un bel après-midi de mai
« Vous verrez c’est une balade facile surtout avec des vélos à assistance électrique .. Vous allez vous régaler… et surtout n’oubliez pas la petite halte conviviale au bar associatif de Quissac » nous avait précisé notre guide enthousiaste à l’office du Tourisme d’un village du Lot. Nous n’avons pas regretté les paysages verdoyant de ces premières journées chaudes du printemps, nous avons apprécié le soutien électrique dans la longue côte qui nous a amené sur le plateau. C’était juste le petit support technique nécessaire qui nous redonnait notre jeunesse et le bonheur de fendre l’air ! Après quelques dizaines de km dans les mollets, même soutenus par la fée électrique, nous avons ressenti comme une petite soif. Le village de Quissac était en approche : il arbore fièrement son clocher, le stade fait la sieste pour cause de grosse chaleur, les habitants font de même. Heureusement une grande pancarte en ardoise noire nous invite « au Causse Toujours » celui vanté à l’office du Tourisme le matin même. Nous freinons et faisons bifurquer nos fiers destriers à pédales, contournons le bâtiment : Rien…nous mettons le nez aux fenêtres : Intérieur de salle communale vide… pourtant pas loin, des bruits de voix nous incitent à approfondir la question sous tous ses angles. Gagné sur le quatrième mur de la grande bâtisse, à l’opposé de la route d’accès. Là où il y a le plus petit espace vert de l’endroit, lui-même cloisonné par de hautes haies de fusain. C’est là que se cachait le « causse toujours ». Une table à l’extérieur avec quatre personnes attablées, celles-là même dont on avait suivi la trace vocale. A notre vue, la conversation s’arrêta… Nous avons demandé si le « Causse toujours » était bien là. Ils ont regardé la pancarte au-dessus de la porte d’entrée. On a compris. Pris de court, nous avons demandé si on pouvait boire quelque chose. Un des quatre nous a répondu « Pourquoi pas… » Il s’est levé pour se diriger derrière le zinc à l’intérieur de la pièce. Les autres l’ont suivi du regard, aucun ne s’est déplacé pour nous laisser un peu de place. Nous avons regardé tout autour : pas d’autre table, nous en avons pris notre parti et sommes attablés au zinc de fortune à l’intérieur. « Vous prendrez ? » L’ardoise des boissons était sobre : café, eau pétillante ou non, jus bio et coca… Chacun a choisi « sa folie du jour » ! L’aubergiste nous a décroché encore quelques mots pour nous vanter ses soirées hebdomadaires du jeudi très conviviales où des musiciens du coin venaient faire un bœuf et ce soir-là, un camion pizza agrémentait les boissons servies par le café. « C’était extrêmement chaleureux et gai ! » Nous, debout depuis le début, jetant un œil sur les 3 membres de l’Asso vautrés sur la seule table du café, avons eu l’air un peu dubitatif, avons pensé : « Causse toujours » Coco !
Virginie Perchais