Private equity : quelle stratégie patrimoniale privilégier en fonction de ses objectifs ?
Publié le 15 juin 2022 par Vincentpaes
Le Private Equity vole de record en record. Les acteurs français du secteur ont levé 24,5 milliards d’euros l’an dernier. Longtemps chasse gardée des investisseurs institutionnels, le Private Equity se démocratise avec des fonds ouverts aux particuliers qui y ont investi plus de 4,8 milliards en 2021. Moins liquide qu’un OPCVM mais affichant des performances souvent bien supérieures en contrepartie d’une prise de risque plus élevée, l’investissement dans le Private Equity répond avant tout à un besoin de diversification du patrimoine et à une stratégie à long terme.
Avec une performance moyenne de 25 % par an sur les 20 dernières années pour les meilleurs gérants, le Private Equity séduit les investisseurs et ne cesse de monter en puissance. Car les atouts de ces véhicules ne se limitent pas à leur potentiel de performance. Parmi les raisons de son succès, la relative décorrélation des fonds de capital investissement des marchés financiers entraîne une volatilité moindre par rapport à la Bourse, dont les évolutions erratiques depuis le début de l’année nourrissent les craintes des investisseurs. Le Private Equity comme les fonds immobiliers non cotés ont montré par le passé une forte résilience. Néanmoins, l’évolution de la situation économique avec un retour de l’inflation et une baisse de la croissance appelle les investisseurs à une plus grande vigilance dans leurs choix d’investissement. En faisait le choix d’investir dans un fonds de Private Equity, l’épargnant soutient directement l’économie réelle en apportant des capitaux à des PME, ETI et des start-ups créatrices d’emplois dans des secteurs variés. C’est là un autre point fort. L’univers du capital investissement est vaste. Il propose des véhicules qui offrent une grande diversification sectorielle et géographique sans avoir besoin d’investir sur un nombre important de supports. Le capital investissement s’affirme dès lors comme une excellente opportunité d’investissement dans le cadre d’une stratégie de diversification.
Pourtant, une idée reçue sur ce placement conduit encore des épargnants à éviter ces supports. Jusqu’à peu, le Private Equity s’adressait aux institutionnels et aux investisseurs particuliers aisés avec des tickets d’entrée d’au moins 100 000 euros. Certains supports sont en effet réservés à cette clientèle, mais la loi Pacte a ouvert le marché du Private Equity à une plus large palette d’épargnants. Ainsi, des fonds d’investissement alternatifs (FIA) intégrant des FCPR et des FPCI sont désormais accessibles en unités de compte dans un contrat d’assurance vie avec des tickets d’entrée faibles. L’assurance-vie peut d’ailleurs bien s’adapter au capital investissement qui est un placement avec un horizon d’investissement à long terme.
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Il n’existe pas de garantie en capital dans le capital investissement. Dès lors, il est indispensable d’en faire un outil de diversification de son patrimoine. La part du Private Equity dans la composition de son portefeuille répond d’abord au profil de l’investisseur et de la part de risque qu’il accepte. Un profil « équilibré » peut allouer jusqu’à 25 % de son allocation dans plusieurs fonds de Private Equity. Le reste pourra être investi en parts égales entre des fonds immobiliers non cotés, dans des actions cotées et dans une poche plus prudente comme des fonds en euros. La pondération entre chaque classe d’actifs doit faire l’objet d’une analyse approfondie des besoins et des projets patrimoniaux de chaque investisseur en fonction de son aversion au risque et de son horizon d’investissement. Il est conseillé de se faire accompagner par un professionnel pour définir une allocation optimale, qui pourra faire l’objet d’arbitrages selon l’évolution de la situation économique ou personnelle de l’investisseur. Le Private Equity se compose de plusieurs types d’activités avec une exposition au risque plus ou moins élevée. Pour un néo-investisseur, il est en général conseillé de se positionner sur des fonds de capital-transmission investis dans des sociétés plus matures avec un risque d’échec plus faible. A l’inverse, les fonds de capital-risque et de capital développement investissent dans des entreprises plus jeunes avec des business models parfois moins établis.
Enfin, contrairement aux OPCVM, les fonds de Private Equity se distinguent par une liquidité moindre. En s’exposant sur ces véhicules, les investisseurs doivent avoir la capacité de mobiliser leurs capitaux sur plusieurs années. Il existe cependant des fonds dit « evergreen » qui présentent des fenêtres de liquidités trimestrielles voire mensuelles. Ces véhicules permettent de récupérer son capital plus rapidement. Le Private Equity offre alors de nombreuses opportunités d’investissement mais pour profiter pleinement du potentiel du non coté, les investisseurs doivent définir en amont leurs objectifs patrimoniaux. A propos de l'auteur : Bertrand Tourmente est fondateur d’Althos Patrimoine et Althos Invest.