Allez-y bande d’Ai ai ai ! Car bientôt si cela continue on sera comme en Angleterre avec un seul cinoche par arrondissement avec la Cinémathèque comme musée. Sinon tout sera passé tamisé par le petit écran si ce n’est pas par le mini écran de nos téléphones…. Vous imaginez les tableaux de peintre visibles qu en timbres postes
« Critique par Guillemette Odicino abonnée Télérama et fière de l’être Publié le 08/06/2022Clermont-Ferrand devient un territoire de réalisme magique où s’embrassent quotidien drolatique et fantasmes violents.José (Daniel Hendler), un dessinateur de BD argentin lassé de dessiner le petit personnage qui l’a rendu célèbre, accepte un job en France et s’installe dans le Massif central avec sa femme et Antonietta, leur fille encore bébé. Rapidement licencié, il voit Lucie, son épouse française, abandonner ses tee-shirts maculés de purée de carotte pour un poste très prenant dans un journal local. Devenu oisif et père au foyer, il fait, alors, la connaissance de Jean-Claude, un voisin amateur de vin et fou de jazz. Poussé à bout par les provocations de cet étrange dandy, José le tue d’un coup de pelle au son de Petite Fleur, le standard de Sidney Bechet. Un assassinat, voilà de quoi rompre la routine de ce dessinateur qui a remplacé le crayon par un babyphone ? Au contraire, puisque Jean-Claude réapparaît quelques jours plus tard, frais comme la rose, comme si de rien n’était. Pendant que Lucie, harassée de travail, tombe sous l’emprise d’un psy gourou, José découvre une étrange forme de thérapie existentielle : le même meurtre tous les jeudis…Après Paulina (2016), son premier long métrage remarqué sur une jeune enseignante en milieu hostile, puis El presidente (2017), singulier thriller politique en lieu clos dans la cordillère des Andes, Santiago Mitre choisit la France pour localiser une régalante fable noire sur le couple et l’inspiration créative. Sous son regard de Sud-Américain, Clermont-Ferrand devient un territoire de réalisme magique où s’embrassent quotidien drolatique et fantasmes violents : épatantes disputes de couple, séquences de tendresse bien réelle grâce au bébé Antonietta, concert d’Hervé Vilard (!), et tête tour à tour décapitée, étouffée, étranglée… On pense au cinéma de Raoul Ruiz devant cette « histoire de vie et de mort dans n’importe quel ordre » : une réplique prononcée en voix off par Melvil Poupaud, acteur fétiche de Ruiz, formidable en esprit du mal et victime à répétition du héros. « Bien faire le salaud n’est pas donné à tout le monde », déclare aussi son personnage, et c’est comme si l’acteur nous soufflait un compliment sur son incarnation délicieusement méphistophélique.Le reste du casting navigue parfaitement entre banal et absurde, langue française et espagnole : l’Uruguayen Daniel Hendler, Françoise Lebrun, Sergi López, et la si volcanique et drôle Vimala Pons. Avec Petite Fleur, Santiago Mitre sort le couple de sa zone de confort cinématographique et célèbre son charme obscur et timbré. Surtout, il fait de l’imagination sa plus belle arme pour durer.
SynopsisEn couple depuis des lustres, un homme et une femme usent de méthodes diamétralement opposées pour tenter de sauver leur relation qui bat de l'aile…. »
Petite Fleur quell musique pour renaître à condition de ne jamais parler du jazz du vin comme le fait Melvil Poupaud au début de leur rencontre..