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Album - The Last Dance - Enemy of the Enemy

Publié le 14 juin 2022 par Concerts-Review
Album - The Last Dance - Enemy of the Enemy

Album - The Last Dance - Enemy of the Enemy

NoPo

label - WormHoleDeath

note - pour ne pas engendrer les foudres de facebook, la pochette est oubliée pour le partage

ENEMY OF THE ENEMY The last dance 2021
J'ai entendu quelqu'un dire 'Parigots têtes de veau...'. Ceux-là ressemblent plutôt des taureaux malades de la vache folle et galopant dans tous les sens, cornes en avant!!
Le troupeau 'Enemy' existe depuis 2008 avec 4 publications (3 EPs 1 LP).
Les ptits noms du cheptel :
- Adrian "Kal" CAVALIER : chant
- Nicolas "BnV" BENEDETTI : guitares
- Fabien "Baf" GRUNZWEIG : basse
- César "Zarc" BOISHUS : batterie
On connait déjà Cavalera, ici, tu rencontres Cavalier et tu t'en souviens.
Ces bêtes ont la Rage against the machine chevillée au Korn, le tout dans une ambiance indus bien angoissante.
Les spécialistes du 'wall of death' ont déjà joué du Motocultor qui a apprécié et eux aussi, la scène restant leur préférence.
Voilà pour le ramage et pour le plumage (le poilage?)?
La jaquette fascine! La couleur file le bourdon et le paysage pas mieux.
Une femme nue, recouverte de boue, bondit, tel un animal en fuite, jambes repliées, bras en arrière, comme sa chevelure frisée.
Le masque à gaz sur son visage, s'harmonise à l'arrière plan pollué par des bâtiments industriels crachant des fumées épaisses. Apocalyptiquement vôtre!
Nicolas : "C'est Fernando FLORIT qui a fait tout notre graphisme, le logo également... Le côté sauvage du personnage et sa danse reflètent parfaitement l'atmosphère musicale."
Le groupe commente :
"La direction principale de Enemy Of The Enemy a toujours été l'observation du monde dans lequel nous vivons... l'écologie prend une énorme part dans les paroles."
Pas si folle, la guêpe!
Au programme :
01. A Bright Warning / 02. The Last Dance / 03. Alien / 04. BlackStars / 05. Outta Here / 06. Redemption / 07. The Devil In Me / 08. The Choice / 09. SuperGreen / 10. Believe / 11. Born Unchained / 12. When The Sun Goes Down
Allez-zou, on déroule un tapis sous les pieds patauds d'une carcasse doom qui peine à avancer dans un chemin poussiéreux. Un avertissement pour commencer 'A bright warning'.
La voix, abattue, n'a pas obéir à 'doucement les basses'! Un chant crié s'ensuit puis on mélange et on épaissit le grain!
La guitare ne complique pas les choses mais fait prendre la mayonnaise qui monte en fin de battement.
'The Last Dance' correspond forcément à un beau 'wall of death'. On ressent une avancée progressive telle une mêlée puissante de rugby.
Les choeurs aériens encouragent en fond de piste. Le chant principal, écorché, mène rapidement la danse.
La gratte zigzague, évitant les tirs de la rythmique de tueur. En cours de morceau, elle change d'avis, passant, rectiligne, de l'aigu djent au vibrant profond.
Le clip, décalé, place le groupe, bien habillé, dans un cabaret des années 20 (20è siècle pas 21è!) avec danseuses à paillettes et à roulettes (!) où ça dégénère grave en ... 'mosh pit'!
Oups, ici, les roulements habillent la batterie, et la guitare enrage contre la machine. Basse batterie prennent le dessus sur une corde stressée. Le chant fait toujours mâle et mouche.
Un 'Alien'? Je ne sais pas si celui-ci est autant aimé que celui de Bowie. Les baguettes claquent sur la lead bien excitée et une basse tellement basse... le surnom de Fabien, c'est 'Baf', pas pour rien (quand on pense que son nom 'GRUNZWEIG' veut presque dire 'virage vert' !).
Cette plage possède un groove décapant; si vos pieds sont rouillés, ça va les décoincer vite fait! Le corps se sent possédé par ce rythme addictif.
Outch, super riff qui déraille! On repasse la bonne vitesse. Adrien se racle la gorge. Malgré son style quasi death, les paroles restent compréhensibles.
La guitare zèbre toujours avec autant d'énergie, riffant jusqu'à un passage planant avec voix fragile et cordes nues. Rassurez-vous, ce n'est qu'une pause avant retour du gros temps!
Dedieu, ils remettent ça, tendus, avec un riff rouillé des familles! Nicolas invente des sons jouissifs.
Tchac tchac tchac, la frappe droite construit une belle colonne vertébrale et par-dessus, soudain, le riff rend fou! Aargh, gaga le riff rend!
Incroyable ce groove qui provoque un ondulement sensuel et plus! On le perd à mi-morceau avant une dépression doomesque.
Cependant, pas trop content, Adrian garde la gorge bien grasse, tout ça pour sortir 'Outta Here'.
Encore un riff des familles qui démâte pour installer 'Redemption'. La basse s'engouffre dans la grosse caisse et résonne par moments. On prend des claques de caisse claire.
Des choeurs, en procession, semblent suivre lentement la trame dans la boue. Une grande tension se fait sentir sur le simili refrain grâce à la guitare saturée.
'The Devil In Me' démarre comme un prêche diabolique. Pourtant, sur le refrain (oui, yen a un!), les choeurs montent, angéliques. Au milieu, on s'engage alors dans un couloir planant.
Sur fond de clameur lointaine, la guitare, cristalline, en invite une seconde aussi discrète que lumineuse pendant que la batterie, prolixe, ne lâche pas la cadence régulière.
La batterie, décidément omniprésente, lance 'The choice'. Avec César, c'est 'Veni Vidi Vici' (facile, celle-là!). Répétitif, le choix n'a pas d'option.
Un riff, à la fois tournoyant et saccadé, constitue la trame de la piste. Le chant passe du guttural au cri...spant suspendu à une corde vocale déchirée.
Cette fois, des vocaux clairs s'accrochent sur un arpège aérien mais c'est pour mieux retomber sur une bouillasse pas 'Supergreen'.
Dans la partie centrale, la guitare joue un riff insistant. Quant au final, il égrène quelques notes aiguës pas rassurantes du tout.
Allez, on y croit! 'Believe' alterne une voix au gros grain sur un son de gratte grave profond avec la voix la plus claire du disque sur des cordes aériennes.
Elle passe parfois au vocoder comme annonçant des catastrophes dans un poste radio. Les choeurs répondent en scandant.
'Born Unchained' ouvre par un hurlement sans préliminaires. Le riff, à griffes acérées, tranche les entrailles.
On trouve des instants où le titre se chante en horde serrée, quasi a capella au final.
Chouette un slow! 'When The Sun Goes Down' s'installe dans un décor où il n'y a pas beaucoup de soleil. On repassera donc pour une balade amoureuse ...
Cette plage boueuse possède un groove rampant, aussi menaçant qu'un croco.
Un solo éblouit, au deux tiers du morceau, et s'enfonce comme un éclair dans les ténèbres.
Les dés sont jetés.
Déflagration, décadence, décroissance, dé-évolution (chantait DEVO déjà il y a 40 ans!), l'ENEMY a trouvé sa bataille. L'attaque étant la meilleure défense, l'agressivité est de mise.
Les musiciens se sentent concernés par les maux qui frappent notre planète et l'expriment, furieusement, avec leurs mots et leur musique dense.
Un sacré pavé dans la mare (sans rigoler)! Une réussite totale!


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