Emel chantait au Consulat, à Paris

Un an après l’avoir vue à l’Institut du Monde Arabe, à Paris, on m’annonce le passage d’Emel dans un lieu du 11e arrondissement, Le Consulat. Le concert se déroule dans une salle dont le sol est couvert de tapis, où le public est assis sur des coussins (ou sur des sièges autour de la salle). L’espace de la scène est rond, entouré de bougies.

Emel arrive seule, s’installe au micro, avec sa guitare, qu’elle accorde. Puis les chansons se succèdent. Très concentrée, elle sourit au public entre les chansons et remercie les applaudissements de plus en plus enthousiastes. Sa voix, je l’entends avec plus que mes oreilles ; il me semble qu’elle entre en moi de diverses manières. Comment expliquer sans cela que mes mains suivent le rythme, que mes épaules tanguent un peu, que mes yeux ne la quittent pas une seconde ? Certes je connais la plupart des airs qu’elle chante ce soir, mais il me semble qu’ils sont nouveaux, que cette nouveauté est sans doute due à sa présence si proche sur cette scène, à la même hauteur que nous. Nouveauté aussi parce qu’Emel me paraît à chaque fois prendre des risques, soit dans la forme musicale, soit dans l’accompagnement, et ce soir, seule avec sa guitare, dont les sons nous enveloppent. Avec Ruşan Filiztek à la flûte, avant qu’il lui succède sur la scène, elle nous offre une chanson qu’elle accompagne avec énergie sur un tambour debout. Elle s’enrichit ainsi de voyages et de rencontres, elle qui revient d’une tournée internationale, passée par le Japon notamment, dont elle porte le signe dans son vêtement. Et de tout cela, je la remercie, de son engagement, de sa sincérité, de ces musiques et de ces mots qu’elle a mis dans ma vie.