Banque ou broker, quand on veut investir sur les marchés financiers, de nos jours, on a l'embarras du choix. Il y a tant de paramètres à prendre en compte que la décision finale peut s'avérer bien difficile. La plupart du temps les particuliers se focalisent sur les frais de courtage, qui sont également l’argument n°1 mis en avant par de nombreux organismes financiers.
Quand on débute, avec peu de fortune, on souhaite effectivement que les frais des transactions demeurent corrects par rapport aux modestes sommes engagées. Cela fait sens. Néanmoins, avec le capital qui commence à grandir, on peut vite être surpris par les frais de garde, qui prennent l’ascenseur auprès de certains établissements. Comme ces derniers facturent des frais de transfert de titres également rédhibitoires, on devient captif du système. Une des seules solutions est alors de vendre peu à peu ses positions et de transférer le cash quand l’intégralité du portefeuille a pu être liquidée.
Pour cette raison, il y a lieu de prendre en compte la totalité des paramètres importants avant d’ouvrir un dépôt de titres auprès d’une banque ou d'un broker. Il faut penser non seulement au contexte et aux besoins immédiats, mais également à la réalité future : un portefeuille qui prend de l’ampleur, l’atteinte de la phase de retrait et le besoin de prélever de l’argent sur son compte.
Les points importants à prendre en compte avant d'ouvrir un dépôt auprès d'une banque ou d'un broker
Je vous livre ci-dessous les critères les plus importants à examiner lors de votre choix :
• frais de courtage : en cas de transactions fréquentes;
• frais de garde : en cas de portefeuille important, donc, à terme, dans tous les cas;
• frais de transfert de titres : plus ils sont hauts, plus vous êtes captifs de votre banque/broker;
• dépôt et retrait de cash (in/out) : les dépôts sont normalement gratuits, vérifier en revanche ce qu’il en est en cas de prélèvement ; à quelle vitesse sont exécutés les dépôts et retraits d'argent ? un IBAN suisse est-il disponible pour les brokers étrangers ?
• marchés disponibles : primordial d’avoir accès aux pays développés (USA, Canada, Suisse, France, Allemagne, Belgique, GB, Italie, Espagne, Portugal, etc.). Très souvent le Japon n’est pas disponible, alors que Tokyo est la deuxième place boursière au monde, derrière le New-York Stock Exchange. On y trouve une multitude de titres sous-valorisés depuis l’éclatement de la bulle japonaise dans les années 1990;
• passation des ordres : les ordres sont-ils exécutés de manière simple, fiable, à bon prix et rapidement ?
• devises étrangères : des comptes en devises étrangères évitent les frais de transaction lors du négoce et du paiement des dividendes des titres étrangers; les frais de change et spreads entre devises sont-ils corrects ?
• déclaration fiscale : simplifie les formalités administratives lors de la taxation annuelle. Très utile pour la gestion des dividendes, en particulier étrangers. Chez certains établissements cette option est très onéreuse;
• sécurité du patrimoine : auprès de quelle banque sont placés vos avoirs (titres et cash), est-ce un organisme solide, sérieux et expérimenté ? Quelles sont les garanties en cas de faillite (titre et cash) ? Attention celles-ci sont différentes si la banque est à l’étranger; Est-ce que le compte utilisateur est bien protégé ?
• interface utilisateur : peut-on facilement effectuer ses opérations sans devoir passer par plusieurs étapes/écrans ? Est-ce que l’interface est intuitive, conviviale et rapide ? Est-ce qu’une application pour smartphone existe ?
Attention : les intermédiaires financiers peuvent changer leurs conditions en cours de route, ce qui peut être problématique si on est captif (frais élevés de transfert de titres).
Utiliser les forces de chacun et diversifier les risques
Il est rare que les banques et les brokers soient bons sur tous les tableaux. Souvent, il est utile et nécessaire d’avoir recours à plusieurs organismes financiers. Chez un, on prendra par exemple plutôt de grosses positions d’actions locales de type buy & hold parce que les frais de transactions sont assez élevés et les frais de garde très bas. Chez un autre, on transigera plutôt des positions plus petites d’actions étrangères et à plus brève échéance parce que les frais de transaction sont très bas. C’est aussi une bonne approche pour diversifier les risques.
Banque, broker : comparatif
Moneyland fournit un comparatif bien fourni des banques et courtiers en ligne suisse. C'est un bon point de départ pour faire un premier choix. Cela étant dit, ce site fait abstraction de plateformes internationales, comme Interactive Brokers et Degiro, dont les tarifs sont sans commune mesure par rapport à leurs concurrents helvétiques.
De plus, Moneyland se concentre essentiellement sur les frais. Bien que ceux-ci soient évidemment importants dans le choix, ils ne sont pas les seuls. Il y a aussi des frais cachés qui ne sont pas abordés dans ce comparatif, tels que les coûts engendrés par certaines conversions entre devises (frais de change et spread). La qualité de l'intermédiaire financier et la palette de marchés et instruments qu'il offre doivent également être pris en compte.
Notons par ailleurs qu'analyser sur le papier, c'est bien, mais qu'expérimenter, c'est mieux. Parfois, une plateforme coche toutes les cases a priori, mais se révèle décevante une fois qu'on l'utilise. D'autre fois, on constate des défauts ou frais cachés qu'après plusieurs mois d'utilisation.
Banque, broker : ma sélection
Cela fait plus de vingt ans que j'ai acheté ma première action en bourse. Depuis lors, j'ai transité par plusieurs intermédiaires financiers. Je vous livre ci-dessous mes expériences avec chacun d'entre eux, en les triant du meilleur au moins bon. Je précise qu'aucune des sociétés ne m'a sponsorisé pour figurer ci-dessous (vous pouvez vérifier les liens, qui mènent directement à la page d'accueil, sans lien de référence). Il s'agit donc d'un avis parfaitement neutre, uniquement dicté par mes expériences effectuées avec ces plateformes.
Interactive Brokers Degiro Cornètrader TradeDirect Postfinance
Courtage 6 5 4 3 2
Ordres 6 4 5 5 4
Garde 6 6 5 5 5
Transfert/dépôt/retrait 6 5 4 4 4
Marchés/instruments 6 5 5 4 4
Devises 6 4 4 4 4
Fisc 6 6 6 4 4
Sécurité 6 5 5 6 6
Interface 6 5 6 5 5
Moyenne 6 5 4.9 4.4 4.2
Interactive Brokers
J'ai ouvert un compte relativement tardivement chez Interactive Brokers (sauf erreur en 2016), mais je n'ai jamais regretté mon choix. Aujourd'hui je ne pourrais plus m'en passer. Je me demande même comment je faisais avant ! IB, c'est la Rolls Royce des Brokers au prix d'une Dacia. Les tarifs sont imbattables. On peut transiger des positions de dizaines de milliers de francs pour quelques sous. Il y a deux systèmes de commissions, un fixe, un autre dégressif. On peut passer très facilement de l'un à l'autre. Cela vaut la peine de faire quelques tests, mais dans la très large majorité des cas le système dégressif est plus intéressant.
À noter également qu'IB propose une option d'amélioration du rendement des actions. On peut ainsi recevoir un revenu supplémentaire en échange de la mise en prêt de ses titres. Je préfère personnellement savoir que mes titres restent bien au chaud dans mon portefeuille, plutôt qu'ils soient utilisés pour faire de la vente à découvert, par exemple.
Les ordres sont effectués de manière hyper fiable, rapidement et à un cours toujours avantageux, même en cas d'ordre au marché (pour autant que le titre soit suffisamment liquide bien sûr). Avec Interactive Brokers, mes ordres sont systématiquement passés nettement plus avantageusement que sur les autres plateformes, non seulement grâce aux frais de transaction minimes, mais aussi grâce à une exécution à un meilleur cours. Précisons également qu'IB ouvre automatiquement une ligne cash dans une autre devise dès que c'est nécessaire, c'est-à-dire dès qu'on reçoit un dividende, qu'on vend un titre ou simplement qu'on change vers cette monnaie. Ceci évite donc des frais de change inutiles. Et, si malgré tout on devait quand même effectuer un change, IB est archi concurrentiel en matière de frais/spread.
Il n'y a pas de frais de garde chez IB. À l'époque, ils facturaient des frais modiques pour les comptes très peu actifs et relativement peu fournis, mais même ceci a été annulé.
Les dépôts d'argent sont gratuits et se font directement sur un IBAN suisse, à la vitesse de l'éclair. Il faut compter généralement un jour ouvrable, mais parfois j'ai même pu avoir les fonds dans l'heure qui a suivi le transfert. En définitive le facteur limitant n'est pas IB mais la banque d'où viennent les fonds. Les retraits d'argent sont gratuits une fois par mois, ce qui est amplement suffisant, même quand on est rentier. Là aussi, c'est très rapide (et très simple).
Le gros plus de IB, c'est le choix des marchés et instruments à disposition. Difficile de ne pas trouver chaussure à son goût. C'est le seul intermédiaire financier chez qui je trouve systématiquement tous les titres japonais que je recherche. Le choix ne s'arrête pas seulement aux actions bien sûr. Il y a des ETFs à la pelle, des obligations, des contrats à terme, des devises, etc.
Pour gérer les aspects fiscaux, liés à l'encaissement des dividendes et à la fortune possédée, IB offre gratuitement une palette de rapports. Il est aussi possible de les paramétrer à sa guise, ce que j'ai fait selon cette procédure. Le fisc a toujours accepté les formulaires que j'avais moi-même établi.
Au niveau de la sécurité, rien à redire. Authentification à deux facteurs, excellente réputation, régulièrement primé, solidité financière et répartition des avoirs auprès de plusieurs banques.
Enfin, au niveau interface, on peut s'en tenir à la page web de base, simple et conviviale, qui suffira à la plupart des besoins, ou alors utiliser la Trader Workstation, bien plus élaborée. Personnellement, je fais tout directement depuis l'application mobile, qui est également facile d'accès. Il y en a donc pour tous les goûts et c'est très bien ainsi.
Degiro
J'ai ouvert mon compte Degiro encore plus tard que celui de IB. Je cherchais une alternative à ce dernier, dans un souci de diversification, histoire de ne pas mettre trop d'œufs dans le même panier. J'avais été attiré par les tarifs assez bon marché mis en avant par ce broker, ainsi que par le fait qu'on pouvait aussi y transiger des titres japonais.
Je dois dire que mes premières impressions, après l'ouverture du compte, étaient assez mitigées. L'interface utilisateur est certes suffisante en termes de besoins, mais elle projette l'image d'un truc qui a été bricolé un peu vite fait, tant en termes d'esthétique que de convivialité. On s'y perd parfois.
Au niveau des frais, même si Degiro a récemment changé sa communication autour du "zéro commission", en vérité les coûts - tout compris - demeurent plus élevés que ceux de IB. Cela reste toutefois dans l'ensemble assez correct, en tout cas par rapport à ce qui est pratiqué en Suisse.
En revanche, au niveau de la passation des ordres, c'est nettement moins bien. Il y a des restrictions au niveau des montants possibles pour les ordres au marché. Il y en a aussi par rapport à la fixation des ordres limites, avec un écart par rapport au prix qui ne peut être supérieur à 3%. Ces diverses entraves font que très souvent les ordres ne parviennent pas à être exécutés. Parfois même la transaction ne s'effectue pas sans aucune raison apparente. Cela est très fâcheux et ça oblige à constamment surveiller la bonne exécution des ordres passés via cette plateforme. Heureusement, quand l'ordre passe, il s'exécute à un cours correct. Peut-être pas aussi bien que IB, mais dans l'ensemble ce n'est pas trop mal.
Au niveau des frais de garde, rien à redire. Il n'y en a pas non plus. Idem pour les dépôts et retraits d'argent, c'est gratuit. Degiro possède également un IBAN suisse. C'est un petit peu moins rapide que IB, mais très correct (compter 2 jours ouvrables).
Il faut relever également que jusqu'à il y a peu, on pouvait choisir soit un compte dépôt (custody), dans lequel DG ne pouvait pas prêter vos titres, soit un compte de base, dans lequel Degiro pouvait vous emprunter vos actions. Désormais, les nouveaux clients n'ont malheureusement plus le choix, le compte de dépôt n'est plus disponible et les titres peuvent d'office être empruntés. J'ai personnellement opté à l'époque pour le compte de dépôt, pour les mêmes raisons qui m'ont fait renoncer au programme d'amélioration du rendement d'IB.
Attention toutefois, il y a, chez Degiro, un gros prix à payer pour avoir cette tranquillité d'esprit : avec l'option des comptes de dépôt, proposée antérieurement, DG applique des frais lors de la distribution de dividendes ! Oui, vous avez bien lu ! C'est assez incroyable, mais chaque fois qu'on reçoit un dividende, Degiro perçoit 1 euro + 3% du dividende. La question ne se pose plus pour les nouveaux clients, ils échappent d'office à ce rapt, mais en contrepartie ils doivent prêter leurs titres. Je ne sais pas ce qui est mieux... En ce qui me concerne je réserve donc DG à mes actions et ETFs qui ne distribuent aucune distribution.
Parmi les autres points décevants chez Degiro, en plus de la passation des ordres et de l'interface il faut relever l'impossibilité de trader plusieurs titres moins populaires. C'est le cas de certaines small caps, en particulier japonaises. Très curieux. Et dommage.
L'autre ombre au tableau, c'est l'absence de comptes en devises étrangères par défaut. Cela signifie que chaque transaction (achat/vente/dividende) d'un titre en devise étrangère implique des frais de change. Pour contourner ce problème, il faut aller sous les paramètres et modifier les opérations de change en les passant en manuel.
Concernant la gestion des rapports pour le fisc, c'est très facile, comme pour IB. Aucun souci de ce côté. Au niveau sécurité, c'est correct également, avec une authentification à deux facteurs. La réputation n'est toutefois pas aussi solide que IB, Degiro étant plus jeune et plus petite.
Cornèrtrader
Cornètrader est le tout dernier intermédiaire financier chez qui j'ai ouvert un compte. Je restais un peu sur ma faim avec Degiro et mon frérot Dividinde me l'avait conseillé. Je dois dire qu'au début, comme pour DG, j'étais un peu déçu. Il faut relever il est vrai que Interactive Brokers met la barrière très haut et qu'il est difficile après cela d'être satisfait avec d'autres prestataires.
A priori les frais de courtage me semblaient énormes, presque même plus élevés qu'auprès d'autres prestataires financiers helvétiques, comme Postfinance. Mais après y avoir regardé de plus près j'ai remarqué qu'ils venaient pour beaucoup des frais de change, que Corner a au moins l'honnêteté de faire figurer dans les coûts de transaction, de manière bien visible. Donc, là c'est déjà un bon point, pas de frais cachés, bien au contraire. J'ai quand même pris contact avec le service client pour leur demander s'il y avait moyen de faire quelque chose pour ces frais de change. Pas possible me dit-on, en revanche aucun souci pour ouvrir des comptes dans d'autres devises, celles que je souhaite, sans frais.
J'en profite aussi pour demander l'authentification à deux facteurs qui n'est pas fournie d'office. Le conseiller me règle tout ça en quelques minutes, très à l'écoute de mes besoins. Deuxième bon point, le service client est vraiment au top. On est pris au sérieux et on a l'impression d'avoir un type qu'on connaît à l'autre bout du fil. Petite ombre au tableau : je ne peux pas convertir les devises moi-même, je vais devoir l'appeler ou lui faire un courriel chaque fois. Toutefois le taux de change appliqué dans ce cas est meilleur marché que lorsque je transigeais des titres directement dans d'autres monnaies. Finalement c'est un peu compliqué, mais au moins les frais de transaction deviennent assez potables, en tout cas par rapport à la concurrence helvétique.
Au niveau de l'exécution des ordres, rien à redire, ils passent normalement. Il n'y a pas de restrictions insupportables comme sur Degiro, je n'ai jamais rencontré de souci particulier. Il n'y a pas non plus de frais de garde, par contre il y a des frais de CHF 35 en cas d'inactivité sur un trimestre. En principe j'y échappe, mais comme j'ai plusieurs brokers, il m'arrive de zapper Corner durant quelques temps et donc d'être taxé, mais c'est rare. Un peu dommage ces frais, mais ça reste correct.
Au niveau des retraits et dépôt de cash, pas de frais, néanmoins là aussi, comme pour le change de devises, c'est un peu compliqué, car il faut passer par le conseiller pour retirer du cash. Cela fait un peu vieille banque quand même ! Heureusement que le gars est sympa et réactif.
Pour les marchés proposés, comme pour DG, c'est un peu la douche froide. Corner annonce aussi offrir le marché japonais, mais il n'y a en fait que certaines big caps.
Concernant le relevé fiscal, on peut en obtenir un pour une centaine de francs. J'ai toutefois réussi à me débrouiller avec le rapport standard fourni par défaut.
Enfin, je trouve l'interface utilisateur vraiment au top, à la fois simple, conviviale, mais aussi complète, claire. On trouve parfaitement ce qu'on recherche. Il y a tout ce qu'il faut, mais sans excès. Bref c'est parfait.
TradeDirect
TradeDirect, de la Banque Cantonale Vaudoise, était mon deuxième broker à l'époque, au début des années 2000. Ça s'appelait alors e-sider.
J'étais d'abord chez Direct Net du Crédit Suisse, mais les frais de transaction n'étaient pas du tout compétitifs par rapport à la solution proposée par l'ancêtre de TradeDirect. J'ai clôturé mon compte e-sider quelques années plus tard parce qu'après le lessivage des actions technologiques m'avaient fait changé d'approche, en devenant de plus en plus buy&hold. Or, e-sider, bien qu'intéressant au niveau des frais de transaction, faisait payer des frais de garde. En même temps Postfinance (voir ci-dessous) n'en taxait aucun, j'ai donc changé encore une fois de crèmerie.
Je ne peux donc pas me prononcer sur TradeDirect, mais à voir il n'y pas de grandes différences par rapport à son ancienne appellation.
Je me souviens d'une interface très simple, avec des conseils basiques gratuits (via une analyse technique et fondamentale fournie par theScreener - apparemment toujours d'actualité). Il y avait d'office des comptes cash dans les autres devises principales.
Bref, une plateforme correcte, relativement bon marché par rapport à l'offre helvétique, surtout à l'époque, mais somme toute quelque chose d'assez basique.
Postfinance
Postfinance a ainsi été mon 3e intermédiaire financier pour investir en bourse, après Direct Net et e-sider. Parmi ces trois, c'est le seul que j'utilise encore aujourd'hui.
Postfinance m'avait plu à l'époque parce que, comme je l'ai signalé, il n'y avait pas de frais de garde et je me situais à l'époque plutôt dans une démarche buy&hold. Aujourd'hui, ils facturent 90.- / an, qui peuvent être récupérés sous forme de crédits de trading. C'est un peu l'équivalent des frais d'inactivité de Corner. Cela reste donc correct. Ce qui l'est moins, ce sont les frais de courtage qui sont particulièrement élevés. Certes il est possible d'en récupérer une partie sous forme de bonus (jusqu'à 20% en fonction du nombre d'opérations), mais ça reste passablement cher. À éviter donc si on est particulièrement actif.
Au niveau des ordres, en plus des frais élevés de courtage, j'ai souvent eu le sentiment qu'ils étaient exécutés de manière assez peu favorable. J'ai remarqué ceci avec des ordres au marché et des ordres limite. Donc, entre les frais et l'écart de prix, les coûts totaux de la transaction font assez mal. Raison de plus pour limiter Postfinance à de l'achat-conservation.
Aucun frais, pour des dépôts ou retraits d'argent, en revanche petit bémol, pour effectuer un virement de son compte vers une autre plateforme il faut systématiquement attendre le lendemain, ou alors payer 5.- pour un paiement express. Dommage.
Au niveau des marchés et des instruments à disposition, on reste dans du basique et généraliste, avec les options habituelles. Pas de valeurs japonaises évidemment. Les comptes dans les devises majeures sont automatiquement ouverts. Pour certaines devises par contre, pas de compte disponible, donc tout passe par le CHF, avec les frais engendrés. À noter que le change chez Postfinance n'est pas particulièrement avantageux.
Au niveau fiscalité, PF propose un relevé fiscal très bien fait, au prix de 100.-. C'est le seul que j'utilise parmi toutes les plateformes.
Rien à redire non plus au niveau de la sécurité. Authentification à deux facteurs, et filiale de la Poste Suisse appartenant à la Confédération Suisse.
L'interface est correcte. On a toutefois parfois un peu de peine à trouver ce qu'on veut. On sent que deux systèmes (les paiements d'un côté et le trading de l'autre) sont pensés de manière séparée.
Banque, broker : conclusion
En Suisse, pays dans lequel la banque est reine, il n'y a paradoxalement pas grand-chose qui tienne la route en matière de trading par rapport à l'offre internationale. Non seulement les prix sont plus élevés, mais ceux-ci ne se justifient même pas par un surplus de qualité, bien au contraire. Je ne vous parle même pas de la banque UBS dont les tarifs sont juste scandaleux.
Le seul qui arrive un peu à sortir du lot, c'est Cornèrtrader. La qualité et les prix demeurent assez corrects dans l'ensemble. Mais il ne faut pas s'attendre à du top niveau. Comme je l'ai dit, il y a certaines opérations qu'il faut faire via le conseiller, ça fait un peu bricolage quand même. Heureusement qu'ils sont sympas et serviables. C'est convivial, pour ne pas dire familial !
Toujours en Suisse, il y a un acteur que je n'ai pas encore testé, FlowBank, qui offre sur le papier des frais de courtage intéressants. Ce sera peut-être un des prochains que j'essayerai.
Bref, Interactive Brokers demeure de très loin le meilleur choix. Malheureusement, dans un souci de diversification, on n'est bien obligé de faire avec les autres. Ces derniers peuvent - doivent - être utilisés en fonction de leurs forces et faiblesses : Postfinance pour du buy & hold, Degiro pour des ETFs & actions sans dividendes (si on a un compte de dépôt), Cornètrader en complément de IB, et ce dernier, pour tout!
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