The Sheepdogs + Rosalie Cunningham @Trix, Antwerpen, le 8 juin 2022
Mitch ZoSo Duterck
THE SHEEPDOGS + ROSALIE CUNNINGHAM - Trix, Hof-Ter-Lo, Antwerp (BEL) - 2022.06.08
Ça fait du bien quand ça revient comme par magie, on n'y croyait presque plus, et pourtant, les concerts c'est reparti ! Pendant près de deux ans on a pensé que le seul album qu'on pourrait encore écouter c'était " Masque " du groupe Kansas ! Mais que nenni mes biaux sires et gentes damoiselles, c'était sans compter sur les ressources de l'homme, et donc, même si on constate une reprise certaine des activités , certains ont du mal à reprendre le rythme d'avant le vaccin. Résultat, on tourne environ à 80% de ce qui se faisait avant et c'est bien dommage pour les artistes. Hier soir, malgré une affiche très attractive , nous n'étions pas assez nombreux au Trix Club. Toutefois, l'avantage d'être le premier à arriver sur place c'est de pouvoir rencontrer les Sheepdogs, de discuter sereinement et pourquoi pas, de faire quelques photos.
A 19.30 Sharp , comme on dit outre-Atlantique, c'est une citoyenne britannique qui entame les hostilités. Rosalie Cunningham, ex-chanteuse de Purson avec qui elle enregistre " The Circle And The Blue Door " en 2013 et " Desire's Magic Theatre " en 2016. Le groupe se sépare et, dans la foulée, Rosalie entame une carrière solo. Elle enregistre deux albums : " Rosalie Cunningham " en 2019 et " Two Piece Puzzle " sorti cette année. La demoiselle, compositrice et interprète de talent, au look qui fait plutôt penser à une fée de l'univers Athurien qu'à une hôtesse retraitée de chez Ryanair est non seulement chanteuse mais aussi une multi-instrumentiste de talent. Entourée de trois musiciens, elle a tôt fait de nous emmener dans son univers musical psychédélique et baroque qui fait parfois penser à la folie géniale de notre défunt Wallace Collection. Pendant près de 40 minutes, avec des titres tels que " Donovan Ellington " " Tristitia Amnesia " ou encore " Fossil Song " elle nous entraîne dans son monde à la Lewis Caroll, un voyage dans une dimension décalée, avec son propre espace-temps. Je vous conseille vivement de vous pencher sur sa discographie, cela pourrait être une très belle découverte.
01.How Late How Long.
08.Keep On Loving You.
10.I Wanna Know You.
15.Scarborough Street Fight.
Jimmy Bowskill : guitar & backing vocals.
Sam Corbett : drums, piano & backing vocals.
Ewan Currie : guitar & Lead vocals
Shamus Currie :guitar, keyboards & backing vocals.
Ryan Gullen : bass guitar& backing vocals
Il est 21.00 et, conformément à l'horaire prévu, les chiens de berger (The Sheepdogs pour ceux qui ne parlent pas anglais mais qui sont venus quand même) se mettent en place et, quatre coups de baguettes plus tard, le concert démarre sur les riffs résolument Rock de " How Late How Long " et de " Who ", enchaîné dans la foulée. Au vu de la set list que j'ai pu consulter avant concert, c'est à un véritable " Best Of " que nous allons être conviés ce soir. Les cinq canadiens originaires de Saskatoon sont venus nous régaler de leur Rock électrique et accrocheur, alors comme le hurlait Valérie Bonneton chaque semaine sur les antennes de la RTBF : " A Taaaaaable ! "
A la lecture, le menu est bien alléchant, mais ce n'est pas parce que la carte est belle que le repas est obligatoirement bon, alors ? Alors, c'est au-delà de ce qu'on attendait. C'est monstrueux d'efficacité et de justesse. Les harmonies vocales et instrumentales, parfois à trois guitares, sont redoutables et le côté électrique de l'ensemble né en 2004, est mixé avec ce son Southern rock tellement commun à Lynyrd Skynyrd. L'autre géant auquel on se réfère très souvent n'est autre que The Allman Brothers Band. Il y a pire comme influences, vous en conviendrez.
Très bon contact avec le public et beaucoup d'humour, notamment au sujet d'une cinquantaine de bières néerlandaises bues la veille. Si je compte bien, divisé par cinq, ça ne fait que dix bières chacun. En Belgique, les gosses de douze ans font ça tous les jours et parfois rien qu'à deux ! Non, je rigole, quoique... Le répertoire des Sheepdogs est hyper bien balancé et jamais on a l'impression de déjà entendu.
Les soli de guitare sont comme le miel qui coule dans la bouche, c'est tellement bon qu'on voudrait que ça ne s'arrête jamais. Notre Jimmy Bowskill nous fait découvrir sa nouvelle compagne de scène , une superbe Gibson ES 335 qui remplace sa Les Paul Gold Top tandis qu'Ewan Currie reste fidèle à sa Gibson Les Paul Custom noire. Les notes se défient et s'entremêlent dans un patchwork sonore vraiment jouissif.
Titre après titre, on succombe à tous ces hits aux accents sudistes joués par des petits gars d'Amérique du Nord. Mention spéciale à " Scarborough Street Fight, extrait de leur dernier album en date.
Quant aux rappels, " I Don't Know " et " Nobody " sont de véritables cerises sur le gâteau.
En nonante minutes et 19 titres, The Sheepdogs nous ont prouvé encore une fois leur immense talent, leur sens de la mélodie et par-dessus tout, le plaisir d'être sur scène à partager encore et toujours, la seule musique qui ne mourra jamais : le Rock.