« Omerta » plonge son personnage principal au cœur d’un passé non seulement douloureux, qu’il aurait préféré oublier, mais visiblement également peuplé de mensonges. Au fil des pages, R.J. Ellory lève progressivement le voile sur la liste des secrets familiaux, à commencer par ce père qui n’était visiblement pas mort et qui s’avère de surcroît être un gros bonnet de la pègre newyorkaise. Le héros imaginé par l’auteur est certes un brin trop naïf et pourrait même énerver le lecteur qui voit immédiatement que John n’est qu’un pion qui se laisse bêtement balader sur un échiquier mafieux parsemé de mensonges et de coups bas.
Ceux qui ne sont pas fan d’Ellory, lui reprochant un style trop lent et descriptif, deviendront probablement fous au milieu de tous ces gangsters particulièrement bavards qui tournent constamment autour du pot, sans vouloir dévoiler cette vérité recherchée par un personnage principal pas vraiment perspicace. Sans parler de cette femme fatale nommée Cathy Hollander, qui aveugle encore un peu plus ce héros déjà pas très clairvoyant et le mène par le bout du nez durant l’entièreté du roman.
Les fans d’Ellory se délecteront par contre de ce brouillard foncièrement noir distillé par l’auteur et se laisseront volontiers piéger par cette toile tissée de mensonges et de faux-semblants. Ils se laisseront bercer par la lenteur du scénario jusqu’à ce final plus explosif et franchement réussi.
Je fais partie des fans inconditionnels de ce grand maître de l’ambiance noire !
Omerta, R.J. Ellory, Sonatine, 587 p., 23€
Elle en parle également: Bookinette
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