Pour la Khta Cie, la relation au public est fondamentale. Mais aussi le rapport du public au monde. Avec cette nouvelle création (nouveau gradin, nouveau texte), cela se renforce encore. Les spectateurs regardent vers les acteurs qui les regardent dans les yeux. Mais ça ne ferme pas la relation. Imperceptiblement, un mécanisme modifie notre perception. On ne s’en aperçoit pas immédiatement et c’est quand les passants tournent leur regard vers nous, assis.e.s sur ce gradin, qu’on se dit que quelque chose se produit. C’était déjà le cas lorsque j’ai vu pour la première fois un spectacle de la Khta Cie : le public était installé dans un camion suivi à pied par les acteurs ; la ville défilait sous nos yeux. La ville ici aussi tourne autour de nous. « C’est une histoire vraie ». Le récit, qui amène progressivement cette histoire vraie, « qui s’est déroulée vraiment », nous est adressé : nous en sommes partie prenante. La ville en est partie prenante. Et les surprises offertes à nos regards sont nombreuses, tiennent notre attention. « Il n’y a pas de frontière ». Et si quelqu’un sur une étoile me regarde de là-haut, il me voit comme j’étais vingt ans auparavant. Tout est bouleversé selon le regard qu’on porte sur l’évènement, selon l’attention qu’on porte à l’autre, vivant ou mort, selon le soin qu’on lui apporte. Nous sommes de ce monde, et tou.te.s engagé.e.s dans ce monde. Et les étoiles sont à portée de regard. « Il n’y a pas de frontière ». Tout est ouvert.
Et tandis que le monde nous parle, me revient en tête cette phrase : « Regarde de tous tes yeux, regarde » (citation de "Michel Strogoff", de Jules Verne, en exergue à "La Vie Mode d’Emploi", de Georges Perec)
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble