Quatrième de couverture :
« On aurait tort de caractériser la poésie du Noroît par la désillusion ou par un pur intimisme, si l’on entend par ce dernier terme un repliement narcissique sur soi. Au contraire, il s’agit, à partir d’une position individuelle, d’assumer un rapport global au monde, à ses lieux, à ses corps désirants ou souffrants, à son étrangeté pleine de détails signifiants, à sa durée exigeante. » (Pierre Nepveu, préface)
La présente anthologie rassemble des textes de Geneviève Amyot, Michel Beaulieu, Paul Bélanger, Jacques Brault, Hélène Dorion, Louise Dupré, Paul Chanel Malenfant, Pierre Nepveu et Marie Uguay. Choisis par Álvaro Faleiros et accompagné d’une préface de Pierre Nepveu, ces poèmes illustrent à leur manière le riche éventail des œuvres diffusées par les Éditions du Noroît depuis la fondation de cette maison en 1970. Ce recueil a d’abord paru en 2002, en édition bilingue, portugais-français, sous le titre de Latitudes, diffusé au Brésil par Nankin Editorial.
Pour notre rendez-vous poétique avec Marilyne, j’ai choisi ce petit recueil publié par Bibliothèque québécoise, qui réédite des classiques du patrimoine de la littérature québécoise (un peu comme Espace Nord en Belgique). Je dois avouer que je n’ai pas tout apprécié de ma lecture mais je vais essayer de donner quelques notes sur les auteurs et quelques extraits.
Geneviève Amyot et Michel Beaulieu, l’une d’un surréalisme peu accesible et l’autre d’une poésie organique, m’ont laissée de côté.
De Paul Bélanger je retiens ces deux vers, si essentiels pour notre temps :
L’homme depuis l’origine des routes
fait corps avec la terre (Retours)
Jacques Brault unit amour, solitude, nature et même déliquescence.
Hélène Dorion aime parler de la mémoire, le temps qui passe, les blessures intimes :
On finit par répondre
qu’on est là, faire signe
parmi nos absences
ne plus fuir la mémoire
de certaines faille qui blessent
plus que d’autres
On finit par s’ouvrir
au silence qui revient
et ne plus répondre
au bruit des pas, ne plus croire
qu’on a aimé, soutenu un instant la beauté de notre vie
On finit par sentir le temps
qui replie nos regards
lentement les referme, comme une blessure
dont on ne sait plus parler (Les états du relief)
Louise Dupré évoque la relation au père (toxique, sans doute). Elle dit la séparation, les départs, les deuils.
Le départ
Certains matins on croit
au bonheur
de juillet
quand les draps en fleurs
claquent sur les cordes
tu renies alors la douleur
des gares
et cette femme
qu’on voit de dos
monter dans le premier train (Noir déjà)
De Paul Chanal Malenfant j’ai retenu ce poème :
L’image invente des histoires, hiéroglyphes,
taureaux tracés sur les parois, cœurs griffonnés
à la hâte.
Il s’agit de voir plus loin que la ligne d’horizon,
de passer la frontière des paupières.
Plus juste que les mots la trace des visages dans l’espace du rêve. (Fleuves)
Enfin Marie Uguay met en parallèle les îles et la solitude, dont elle trouve les traces, les échos dans le quotidien.
Pour accompagner ces textes pas simples d’accès, je vous propose ce tableau :
Marcelle Ferron, Untitled (vers 1963-1964), huile sur toileMarilyne nous propose aujourd’hui un poème de Garcia Lorca.
Petite anthologie de la poésie québécoise – Poètes du Noroît, Bibliothèque québécoise, 2003
Petit Bac 2022 – Art 2
Après ce billet, je me mets en pause jusqu’au 20 juin : mon agenda scolaire est trop chargé pour que je puisse rédiger des billets de lecture ou de musique !