8eme du nom, le festival YEAH ! de Lourmarin, arbore sans doute son édition la plus émouvante car à l'instar de moult concurrents, il a dû baisser pavillon pour les raisons que l'on sait deux années durant. Niché dans un écrin de vieilles pierres et de verdure du Lubéron, le YEAH qui a retrouvé de sa superbe la veille, fait mine de rien et bon an mal an partie des rassemblements pré estivaux qui comptent.Ce samedi du week-end de Pentecôte voit le festival créé par Laurent Garnier accueillir deux de nos chouchous DODB. Los Bitchos (photo ci-contre) jouissent d'un capital sympathie qu'un premier album épatant et des performances endiablées ont savamment suscitées. Ça n'est pas la moindre des gageures que de rendre viable un set uniquement instrumental mais les quatre copines aidées de leur guitariste rythmique réussissent haut la main le challenge. Serra Petale a la classe infernale et tricote d'insolents soli surf définitivement plus digestes que ceux de Joe Bonamassa. Désarmant de coolitude, l'un des hits aux effluves anatoliens du quatuor s'intitule ''I enjoy it'' et on leur rendra volontiers le compliment.
Place aux derelicts de Crack Cloud. A notre grande surprise les natifs de Vancouver ne sont que six sur scène, soit un tiers moins que dans le clair-obscur apocalyptique de leur impeccable Pain Olympics, l'une des plus essentielles (la seule ?) déflagrations post-punk de ce début de siecle. Zach Chou le jeune leader de l'escouade, figure en bonne place juché derrière son micro et sa batterie.......et c'est un moment de grâce bordélique dans lequel le groupe constamment sur le fil, assène ses hymnes nihilistes dans un pur esprit foutraque en les enchaînant comme sur leur disque. On ne saura jamais pourquoi la fantastique ''Post truth (birth of a nation) n'est jouée qu'à moitié mais l'essentiel est sans doute ailleurs. Car ce groupe forcément clivant et unique possède déjà le charisme dangereux des plus grands.