L'Education nationale est une farce. Ce n'est pas poli de le dire, mais c'est ce que tout le monde pense.
Comment la changer pour lui éviter de changer ?
Elle nous sélectionne sur ce qu'elle juge être notre capacité à penser. Et donne le pouvoir à ce qu'elle croit l'élite. Le reste est rebut. Elle enseigne à "l'élite" ce qu'Edgar Morin a appelé une "pensée simplifiante". Quant au rebut, outre le fait d'avoir acquis un complexe d'infériorité, il se retrouve sur le marché du travail sans savoir rien faire. C'est d'ailleurs aussi le cas de l'élite. Carton plein.
En fait, l'art de penser est celui du citoyen. C'est le propre de la démocratie, qui donne à son peuple la tâche de gérer le bien commun. Ce doit être un art de masse, et pas d'élite. Et c'est un art de la complexité. Paradoxalement, alors que le "sauvage" a une pensée complexe (sans quoi il ne survivrait pas), le "civilisé" tend à croire que tout est facile. La pensée complexe ne s'enseigne pas, en fait, c'est avant tout une prise de conscience. Comme le disaient les pragmatistes, il n'y a que "l'expérience" pour s'en rendre compte : confrontation de l'homme à la réalité, et pas à des formules de mathématiques.
Ensuite, il faut apprendre un métier. Pour cela, il faut d'abord des connaissances pratiques. Fondamentales. Puis, entrer en "apprentissage", en suivant sa "vocation", ou au moins ses penchants.
Et l'enseignant ? La 3ème République le sélectionnait à l'image de l'élite. Ce n'est plus le cas. Or, ce n'est pas utile. Les connaissances qu'il dispense sont simples. Il doit être, avant tout, un pédagogue, un bon artisan de l'enseignement, qui aime son métier. Et plus il a peiné pour apprendre, meilleur il le sera.