L'émission de David Attenborough (billets précédents) est une ode à l'évolution. Mais est-ce une ode à Darwin ?
On y voit des créatures qui sortent de l'eau pour se mettre à marcher, qui s'envolent, ou s'enfouissent... Mais l'adaptation d'une espèce n'est évidente qu'a posteriori. Elle prend des formes totalement imprévisible. Et c'est l'étude des insectes, d'ailleurs, qui le montre bien plus que celles des animaux.
Contrairement à ce que semblent avoir compris les lecteurs de Darwin, nous ne devons pas nous adapter à des conditions, systématiquement, de plus en plus dures. Il arrive que la vie devienne facile. Ainsi l'oiseau qui n'a plus de prédateur cesse de voler, et s'empâte... Et il se fait cueillir, comme un fruit mûr, par le premier explorateur venu.
On attribue à Hegel un modèle de ce type, qui s'applique à l'homme. Celui du maître et de l'esclave. L'un contraint l'autre aux travaux forcés. Ce faisant l'un s'amollit, alors que l'autre apprend et se transforme.
Darwin aurait-il été mal interprété par les "élites" ? Notre position vient de la sélection naturelle dit-elle, remise en cause interdite ? Alors que, pour Darwin, l'être réellement supérieur crée les conditions qui lui permettent de rester en course ?