Rinshing Impérial et saveurs

Publié le 11 août 2008 par Vanessav
J’avais une envie de sucre. Rien de sucré dans les placards, ni dans le réfrigérateur…les lentilles corail et les carottes de ce midi, très douces et légèrement sucrées, ne m’ont pas apaisé l’envie de cette saveur.
Alors quoi de mieux que de se préparer un Oolong fruité. Encore faut-il que le Rinshing Impérial soit de cette catégorie-là ! J’ai beaucoup d’affection pour ces thés poudrés, Yu Zhe et Rinshing. Est-ce parce qu’ils permettent un plaisir immédiat, facile ? Sûrement mais aussi le côté très ludique est extrêmement plaisant. J’aime regarder les têtards apparaitre et devenir de plus en plus comme des algues dans mon zhong.
Munie du livre « Le thé » de Lydia GAUTIER, qui permet d’avoir une base de mots facile d’accès pour la dégustation, j’ai repris mon cahier de dégustation. Lisant les blogs des amateurs, j’avais perdu confiance : leurs mots sont précis, leurs papilles savent discerner les différences entre un même thé, selon son année ou sa qualité. Je reste une bien petite amatrice et exerce mes papilles sur des thés bien différents pour éduquer ma bouche et mon nez. Mais la route ne fait que commencer : je déguste vraiment que depuis quelques mois.Alors j’avais bu mes oolongs en silence, cherchant les mots, appréciant doucement, détectant les endroits de la langue concernés par la saveur de l’infusion, cherchant à discerner une note olfactive et une autre plus légère en dessous. Je rêvais encore de cette roue des arômes, que j’aurais voulu pour le thé… patience.
Mais voilà, il faut bien commencer, alors mon cahier de dégustation a, à nouveau, été « grisé ».


Rinshing impérial :
Le plus déroutant est au départ ces feuilles en amas irréguliers et poudrés de poudre de thé, de couleur vert bleu, voir argentée. Elles ont une odeur sucrée, fruitée, de raisin et légèrement d’agrume. L’infusion présente les feuilles entières déroulées, d’un vert profond voir brun.
Le couvercle laisse échapper une odeur verte, de sous-bois comme la mousse ou végétale comme des tiges.
La liqueur est jaune verte, transparente mais aussi très légèrement poussiéreuse (de petits morceaux de feuilles de thé). Le goût est sucré, avec une forte note de réglisse en dernier dans la bouche. J’ai l’impression aussi d’un liquide comme gras, moelleux c’est sûr, mais aussi avec une sorte de saveur d’umami. Alors non, je n’ai pas fait l’expérience du glutamate de sodium mais si la saveur umami est celle qui est présente avec l’utilisation des algues comestibles japonaises je l’ai reconnue là.


Si en plus de délimiter les parties de la langue concernées pour trouver les saveurs, vous cherchez d'autres méthodes, suivons les expériences proposées par Lydia GAUTIER, ingénieur agronome, pour localiser les saveurs:
- amer: diluer 2mg de sulfate de quinine dans 1 litre d'eau (exemples de thés où elle prédomine: tous, plus ou moins fort, marqué sur les Darjeelings)
- acide : diluer du jus de citron dans un peu d’eau et se boucher le nez pour « goûter » (marqué sur certains thés verts du Japon et sur certain Ceylan)
- salé : diluer 2g de sel dans un litre d’eau (néant)
- sucré : diluer 30g de sucre en poudre dans 1 litre d’eau (légèrement perceptible sur certains thés arômatisés)
- umami : diluer 1g de glutamate de sodium dans 1 litre d’eau (marqué sur certains wu longs de Taïwan et thés verts du Japon)