Avant l'ouverture de mon bar, je souhaitais faire un tour en Campanie. Hélas, les événements ont pris une tournure telle que je ne vais pas pouvoir y aller avant. Cependant, un fournisseur m'a envoyé 6 bouteilles à titre d'échantillon, et j'en ai testé 3 pour le moment. Je vais donc vous faire un point sur ces dégustations.
Mais avant cela, pour une introduction aux vins de la Campanie, je vous invite à aller faire un tour sur cette note.
Le fournisseur, c'est Il Poggio, situé au pied du Monte Taburno, dans la zone du Benevento. Le fait notable, c'est que ce producteur adhère au projet qualité globale, par DuPont. Il s'agit, pour résumer d'un projet datant de 1993 et ayant comme objectif la sauvegarde de la production viticole dans le respect de l'écosystème et de la santé des employés et des consommateurs, un projet destiné aux entreprises orientées avant tout sur la qualité. Bon, je tâcherai un des ces jours de vous faire une note à part concernant ce projet. Je ne voudrais pas donner un point de vue sans bien connaître les fondements de ce projet. En attendant, pour les italophones, vous pouvez toujours aller jeter un coup d'oeil sur ce site.
J'ai donc essayé d'abord un Falanghina di Taburno 2007. Il s'agit d'une DOC née à partir du cépage homonyme. En l'occurrence, c'est du 100% falanghina, un cépage blanc vraiment du coin, souvent utilisé en complément dans de nombreuses DOC. C'est un cépage légèrement parfumé, assez simple à cultiver, et particulièrement répandu en Campanie, même si on en trouve aussi en Sardaigne ou dans les Abruzzes. En principe, la falanghina donne un vin légèrement parfumé. Bon, pour ma part, en l'occurrence, je concède une vraie déception. Pourtant d'autres dégustateurs avaient eu une impression positive, et donc, j'étais enthousiaste sur ce sujet. Mais pour ma part, je n'ai pas trouvé d'arômes percutants. A ma charge, je l'ai sans doute servi trop frais, ce qui a certainement retardé l'écolosion des parfums, mais même plus tard dans le repas, je n'ai pas trouvé un grand caractère à ce vin. J'ai eu l'impression d'un vin clairement écrasé par le soleil, manifestant donc peu d'intérêt.
J'ai également dégusté un Coda di Volpe 2007. Une IGT faite à partir du cépage homonyme encore une fois (c'est souvent l'avantage en Italie, on s'y retrouve un peu plus facilement). "Coda di Volpe", cela signifie "Queue de Renard". En fait, cela provient du pli de la grappe courbé à la manière de la queue d'un renard. En principe ce cépage donne un vin assez sec. J'ai bien aimé ce parfum de poire bien mûre et de pomme, un vin assez fin et intéressant.
Et puis, j'ai également à vous parler d'un Aglianico del Taburno DOC, mais en version rosé. L'Aglianico en Campanie bénéficie d'une assez bonne réputation, mais plutôt en rouge. En rosé, moi-même n'en avait pas encore testé. Un vin d'un rose corail très profond, assez sombre pour un rosé, provenant notamment d'une vinification thermorégulée. Un goût étonnamment fruité, presque un côté bonbon acidulé. Plutôt agréable, même si le goût, au bout d'un verre, peut éventuellement s'avérer écoeurant, ce qui n'est finalement pas si mal, en ces temps de modération...
Lors d'un prochain compte-rendu, je vous parlerai des rouges et d'une vendange tardive.