Il y a environ un an, le ministre géorgien de la Défense - qui a vécu un temps en Israël avant de retourner dans son pays - a envisagé de commander des chars Merkava, le nec plus ultra de la production militaire de l'Etat hébreu, mais l'administration américaine s'est opposée à ce marché qui aurait été considéré comme une "provocation" par Moscou. Mais Washington a laissé faire lorsqu'Israël a livré des milliers de fusils mitrailleurs Tabor, ainsi que des missiles sol-air et air-air à l'armée géorgienne.
Quelques heures après le déclenchement du conflit entre la Russie et la Géorgie, les autorités israéliennes ont enjoint à ces ex-généraux de se faire discrets. Par ailleurs, la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a proposé à Ehoud Olmert et à son collègue de la Défense Ehoud Barak de geler les contrats de livraison d'armement en cours.
"Israël marche sur des œufs", explique le chroniqueur militaire Allon Ben David Harel. "Certes, ses ventes d'armes représentent un apport budgétaire en devises fortes d'autant plus appréciable que la Géorgie paie rubis sur l'ongle. Mais la Russie dispose de moyens de pression sur Israël. Elle pourrait par exemple renforcer sa collaboration militaire avec l'Iran ou vendre des armes plus sophistiquées à la Syrie en sachant très bien qu'une partie se retrouvera dans les entrepôts du Hezbollah. Cette perspective donne des sueurs froides à nos dirigeants qui cherchent à se sortir du bourbier géorgien sans vexer Tbilissi et sans donner l'impression de plier devant les ukases de Moscou."