Les éditions Bruno Doucey publient une anthologie de poèmes de femmes afghanes. Elle a été établie et traduite par Leili Anvar et Atiq Rahimi en a écrit la préface. Rassemblant des textes d’au moins cinquante femmes, elle est constituée de cinq parties ; dans ce blog j’en publierai un poème de chaque partie.
Aujourd’hui, extrait de la cinquième partie, « L’aube que nous attendons », voici un poème de Ferechta Ziyâyi.
Ferechta Ziyâyi
Le printemps et moi
Moi aussi, j’ai en moi, pour l'éternité
La sensation du bourgeon qui éclôt
Moi aussi désormais au coeur de la tulipe rouge
J’ai la tête tournée vers la plaine sans fin
Au milieu des fleurs blanches à peine écloses
Je dis bonjour à la vie
Et je hume dans la brume printanière
Chaque bourgeon encore vert
Tantôt avec le nuage d’argent
Où que je passe, en pleurs
Tantôt avec des jeunes pousses au jardin
J’attends avec impatience le vent et la pluie
Moi, les yeux tournés vers mon monde nouveau
Je porte le chagrin d’être loin de mon nid.