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Origines

Publié le 11 août 2008 par Lorraine De Chezlo
Origines d'Amin Maalouf
Roman - 470 pages
Editions Grasset - février 2004
Editions Livre de Poche - février 2006
La tribu d'Amin Maalouf, ce sont ses ancêtres, les générations qui précèdèrent la sienne, ces arrières grands parents qui firent partie de la grande disapora libanaise et ottomane et qu'on pouvait retrouver à La Havane... A partir de bribes d'informations glanées çà et là, de malles entières de lettres et photos et documents en tous genres retrouvées, l'auteur mène l'enquête des siens, retrace ses origines...

Malheureusement, abandon de lecture, comme Clochette d'ailleurs. Grande déception puisque c'est un auteur que j'adore lire (Léon l'Africain, Samarcande). Mais ici, cette histoire très personnelle, avec des retours incessants, des extraits d'écrits retrouvés, a beaucoup de peine à me captiver. Comme si cela n'était pas assez romancé et que les parcours biographiques étaient ceux d'un livre d'histoire.
Je ne retiendrai donc pas grand chose de ce roman, mais par contre, impossible de ne pas évoquer la préface métaphorique d'Amin Maalouf lui-même, qui est d'une grande justesse lorsqu'il s'explique sur l'emploi du mot 'Origines' pour le titre du livre au détriment de celui, assez galvaudé, de 'Racines'.
Extrait :

"D'autres que moi auraient parlé de "racines"... Ce n'est pas mon vocabulaire. Je n'aime pas le mot "racines", et l'image encore moins. Les racines s'enfouissent dans le sol, se contorsionnenet dans la boue, s'épanouissent dans les ténèbres ; elles retiennent l'arbre captif dès la naissance, et le nourrissent aux prix d'un chantage : "Tu te libères, tu meurs !".

Les arbres doivent se résigner, ils ont besoin de leurs racines, les hommes pas. Nous respirons la lumière, nous convoitons le ciel, et quand nous nous enfonçons dans la terre, c'est pour pourrir. La sève du sol natal ne remonte pas par nos pieds vers la tête, nos pieds ne servent qu'à marcher. Pour nous, seules importent les routes. Ce sont elles qui nous convoient - de la pauvreté à la richesse ou à une autre pauvreté, de la servitude à la liberté ou à la mort violente. Elles nous promettent, elles nous portent, nous poussent, puis nous abandonnent. Alors nous crevons, comme nous étions nés, au bord d'une route que nous n'avions pas choisie.

A l'opposé des arbres, les routes n'émergent pas du sol au hasard des semences. Comme nous, elles ont une origine."

C'est beau, non ? Et c'est vrai aussi qu'il y en a assez des trop faciles commentaires sur le soi-disant nécessaire retour aux racines, retour au pays par besoin d'y retrouver ses racines.... etc

Loin d'être un adieu à Amin Maalouf, cette tentative échouée est l'occasion d'attendre la prochaine lecture du grand écrivain.

Clochette, déçue - Les rats de biblio
Amin Maalouf au sommet de son art, selon Calounet - L'ivre de lecture

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