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Apologie de la Déraison (6)

Publié le 10 août 2008 par Zegatt

- Nos souvenirs sont faussés. Ils ne sont que des bribes, de vagues restes d’un vécvu antérieur, une simili mémoire à moitié effacée. Lecteurs, déjà les mots qui s’additionnent sur cette page blanche et que vos yeux ont balayé d’un trait ne sont qu’un maigre amoncellement de phrases incomplètes pour vos synapses - éveillées ou éteintes.
Hier, cette heure passée, ou même la minute qui vient de s’écouler sont d’ores et déjà faussées dans vos esprits. Tout votre vécu est une réalité erronée à laquelle vous vous rattachez pour seulement prétendre qu’aujourd’hui, que ce maintenant, que ce tout de suite n’a pas déjà subi les affres de votre imagination, des tours et des détours de votre cerveau.

- Ah ! Liberté ! Quelle magnifique notion, instinct salvateur, vertu ultime, but envié et enviable…
Ah ! Liberté ! Mot bafoué, passe-partout dénaturé, conception trahie, idée falsifiée et fallacieuse…
Libre marché, liberté d’échange ; la voilà, la liberté moderne. Liberté de se jouer des hommes, liberté d’abandonner les valeurs humaines au profit des valeurs financières.
Changez d’adjectif et la liberté qui faisait un devoir de vivre vous donne le droit de crever.

- Tout commence par le Verbe. Le mot catégorise, il simplifie. La parole est une arme à l’assaut des mentalités.

- D’aucun prétendrait que sans bourgeois, il n’y a pas de bourgeoisie.
Grave erreur !
Car si la bourgeoisie est à même de faire naître le bourgeois, ce dernier est parfois trop stupide, individualiste ou égocentrique pour donner naissance à quoi que ce soit.


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