la.Semaine.du.Marketing.Sportif. se risque à une
séance de pronostiques périlleux. Qui sera la star française à l'issu des Jeux Olympiques 2008 à Pékin ? Qui sera le meilleur produit du sportbusiness ? Qui sera l'objet des surenchères
des annonceurs ? Qui faudra-t-il sponsoriser ?
Après avoir évoqué les stratégies de partenariats, la.S.M.S. vous
présentent 11 athlètes pour remplir - ou pas - l'ordre de vos chéques à leurs noms... Faîtes vos Jeux !
Disons le tout de
suite : c'est la personnalité numéro 1 des Jeux Olympiques de Pékin. Le premium du sponsoring français. Oui mais...
Manaudou s'est fait connaître à Athènes à l'occasion des précédentes olympiades. Après plusieurs médailles olympiques et mondiales, cela tourne au vinaigre. Au gré de ses désillusions
amoureuses, l'icône française enchaîne les décisions qui surprennent le public. Le chouchou des français déçoit. Tant sportivement et que médiatiquement. Sa côte de popularité est égratignée. Si
Laure est encore en haut du classement des sportifs préférés des Français, son évolution inquiète.
Peut-elle
redresser la pente à Pékin ? Certainement. D'un point de vue sportif, elle peut revenir. Mais pour autant, elle ne pourra que difficilement faire mieux qu'en 2004. Elle a plutôt tout à
perdre que tout à gagner. D'un point de vue médiatique, même tendance. Le public peut la lâcher. Aussi, de ce point de vue, elle peut représenter un risque pour un annonceur. Cependant, son
caractère imprévisible et sa force mentale peut renverser la tendance. Elle est de la race des grands champions qui peuvent faire chavirer de bonheur tout un peuple, à l'instar d'un
Zidane ou d'un Platini.
Un problème de taille persiste quand même : son prix ! Laure, ayant connu le sommet en 2004, est dors et déjà la plus
chère du plateau olympique tricolore. Si toutefois elle le retrouvait, son prix augmenterait en conséquence bien qu'elle n'aurait pas le même intérêt qu'en 2004 pour un sponsor car la nageuse à
annoncer vouloir prendre sa retraite à l'issue des JO. Elle peut encore être médiatique au-delà de sa carrière sportive mais, à 21 ans, elle n'a pas encore le réseau, la prestance, l'aura
et la maturité d'un Douillet, une référence dans le domaine olympique (les footballeurs étant hors catégorie). En conclusion : Manaudou ? Oui, mais version 2004 sauf pour
être « la danseuse » d'un riche président.
Attention :
talent pur ! L'un des deux challengers de Manaudou sans aucun doute. Le français nage dans les catégories reines et, au vu de ses records du monde, peut faire beaucoup,
beaucoup de bruit. S'il confirme son énorme potentiel, il va s'imposer sur la scène médiatique. Seule la présence de l'américain Phelps (en quête de huit médailles d'or à Pékin !) peut
l'empêcher de ne pas plus exploser au niveau international. Beau garçon, athlétique, puissant, souriant, simple, il semble porter des valeurs très positives qui sauraient séduire bon nombres de
marques. Il lui faudra pour cela sortir de l'ombre de Manaudou et surtout savoir se vendre, mais il peut le faire. la.S.M.S. investirai son budget sponso sur Alain Bernard !
Si Hulk était
noir, il s'appellerait Teddy Riner ! Un
physique aussi incroyable que son sourire. D'un point de vue du potentiel sponsoring, c'est le deuxième challenger de Manaudou. Le jeune judoka est déjà une star internationale
de la discipline. Un titre olympique lui apporterait l'ultime consécration qui lui manque. Champion d'Europe et du Monde des lourds (catégorie reine), Riner est le représentant des jeunes. Si
Douillet séduit la ménagère de moins de 50 ans et surtout leurs mères, Riner a le potentiel pour être le chouchou des jeunes français. Pour cela, il doit exploser lors d'un grand
évènement populaire comme les Jeux Olympiques. Il élargirait ainsi son rayonnement auprès d'un public plus large, bien guidé par le protecteur David Douillet. Les marques, hors équipementiers,
l'ont pour l'instant un peu oublié. Une médaille leurs rappellerait le véritable potentiel sportif et marketing de ce champion. C'est du pain béni pour une marque car l'athlète est assez jeune
pour prolonger sa carrière naissante au moins jusqu'à Londres pour les JO 2012. Le judo n'étant pas un sport majeur, il restera encore très abordable même après une médaille, comparé à un
footballeur ou à Laure Manaudou par exemple. C'est le favori de la.S.M.S.
Il n'a pas simplement
le physique du gendre idéal. Porte drapeau de la délégation française, ce choix n'est pas un hasard. Il a su mériter cet honneur : double médaillé d'or, il est en lice pour
un record historique s'il gagne une 3ème médaille d'or lors d'une troisième olympiade d'affilée. Estanguet n'est pas inconnu du public. C'est « le type de la pub des
déodorants Mennen ». Surfez sur cette reconnaissance et sur une nouvelle médaille d'or - s'il l'obtient - pour le parrainer et communiquer avec le futur « gendre de la
France ». Estanguet semble en effet se profiler vers une seconde carrière éco-politico-sportive à la Douillet, Lamour ou Laporte. Son rayonnement médiatique a ainsi le potentiel pour croitre
sensiblement. Pour preuve, depuis qu'il a été désigné porte drapeau, on ne parle plus que de lui. Avant l'ouverture des Jeux, il a même réussi à éclipser du paysage médiatique Laure
Manaudou (que les médias semblent avoir préservée pour lui éviter trop de pression). Le projecteur s'est ainsi arrêté sur lui. Et ce n'est pas un hasard.
Le champion du
monde du 110 mètres haies avait fait chavirer la France lors des JO d'Athènes. Mais son concurrent chinois le priva d'or. Aujourd'hui, il présente un espoir pour une médaille en athlétisme. Un
maigre espoir. Si toutefois, il réussissait cet exploit, il représenterait une belle opportunité pour un annonceur. Celle-ci serait renforcée par sa relation amoureuse avec une ancienne Miss
France qui lui a déjà entrouvert les portes d'une exposition « people » pouvant intéresser certaines marques. Médaille d'or + athlétisme (sport phare des JO) + people = cocktail
gagnant de sponsoring.
Arrivera-t-elle
enfin a gagné une médaille d'or sans qu'aucune concurrente dopée ne lui chipe ? Pas si sûr. Si toutefois elle réussissait cet exploit (sur le 100m, discipline majeure des JO), elle
serait la reine tricolore des Jeux Olympiques de Beijing ! (quoi qu'il ne faudrait pas que Manaudou, Bernard et Riner décrochent aussi la timbale car ils pourraient lui faire
beaucoup d'ombre). L'inconvénient pour cette athlète combative est son âge. Il s'agit de ses derniers Jeux. Elle ne pourra donc plus jamais briller sur une piste d'athlétisme mais une médaille
pourra lui apporter une médiatisation bien au-delà des Jeux. En revanche, en quoi de victoire, n'espérez pas, qu'elle atteigne le niveau de popularité de Marie-José
Pérec.
Jackson Richardson a su
hisser le handball à un niveau de popularité supérieur à celui où il l'a trouvé à son arriver dans le monde professionnel. Aujourd'hui à la retraite, son successeur peut être Nikola Karabatic.
Virtuose du hand, il a les moyens de prolonger cette marche en avant. Mais cela ne passera que par un titre olympique (seul manquant au palmarès des Bleus) tant les anciens « barjots »
ont marqués les esprits du grand public d'une empreinte indélébile. S'il réussit à emmener l'Equipe de France là où les joueurs historiques ont échoué, il rejoindra le panthéon du sport
collectif. Seulement les grands sportifs du sportbusiness n'ont pas uniquement briller par leurs résultats. Leurs personnalités leur ont permis de traverser les
frontières du sport pour développer leur notoriété auprès des non amateurs de sport. Karabatic, même médaillé d'or, devra forcer les choses (sa nature ?) pour "glamouriser", "énigmatiser" ou "bad-boyiser" son image !
Nikola est financièrement très accessible et pourrait alors se révéler être très intéressant
pour les petits budgets... du moins si les gros passent à côté de lui.
La médaille d'or lui est
promise. Sportivement, il est peut être celui qui a le plus de chance de réussir. Malgré tout, il est aussi celui qui a le moins de chance d'être la star tricolore des Jeux. La faute à une
discipline peu connue et une personnalité qui ne tire pas la couverture sur lui. Cependant, dans l'hypothèse d'un scénario catastrophe pour la délégation française, il peut tirer son épingle du
jeu. Dans un cas comme dans l'autre, il reste un champion olympique très abordable pour une marque qui souhaite débuter dans le sponsoring.
A l'instar d'Estanguet, il
est de ceux qui ont vu leur notoriété croître grâce à leurs sponsors. Adidas l'a popularisé. Totalement inconnu avant Athènes, il fait la une sitôt médaillé. Il y a des sportifs qui captent la
lumière et qui, malgré un sport peu populaire, arrive à séduire le public. Et il y a des histoires incroyables qui sensibilisent le public. Yohann Diniz appartient plutôt à la deuxième
catégorie. De plus, ce postier incarne le français moyen. Celui qui n'a rien d'exceptionnel, qui n'a pas un physique de sportif professionnel apparent (mais pourtant bien réel) et qui
lutte pour s'en sortir. Pas glamour pour un sou, il renvoi en revanche une image très sympathique, accessible. C'est le brave type, l'anti-star, le bon pote. Le bonheur en toute
simplicité, c'est lui. Sponsoriser Diniz, c'est parrainer le citoyen lambda fan de sport. C'est choisir une figure proche des consommateurs en qui ils peuvent se
retrouver.
Philippe Lucas,
c'est la grosse côte. Il a quitté les plateaux télés pour la piscine olympique de Pékin. Un entraineur (de natation) star tricolore du sportbusiness des JO ? Pourquoi pas !
Inconnu avant les Jeux d'Athènes en 2004, sa gouaille lui a permis de devenir aussi médiatique - ou presque - que Manaudou qu'il coachait à l'époque. L'ancien mentor de la nageuse est un
personnage atypique qui a su exploiter la médiatisation de Laure pour construire sa propre notoriété. Et inversement, il a contribué à rendre la timide Laure la nageuse française la plus
connu de l'histoire. Orphelin de son joyau fait maison, il n'en ait pas moins dépourvu de champions. Parmi plusieurs nageurs français se cache une perle ... roumaine. Camelia Potec est
en effet entrainée par Philippe Lucas. C'est donc sous les couleurs de la Roumanie qu'on a retrouvé Lucas ! Le vice est total : il coache une concurrente directe de Manaudou.
L'affrontement est programmé. Pour peu que la Roumaine devienne championne olympique et Lucas fera une triplette : d'abord il propulsera la roumaine, dont l'histoire parfaitement opposée à
celle de Laure (départ en Italie, relations amoureuses, clash avec Lucas, changements multiples d'entraineurs,...) est admirable et remarquable (particulièrement d'un point de vue
marketing) ; ensuite il prouvera qu'il est l'un des meilleurs entraineurs au monde et deviendra le principale artisan des victoires passées de Laure ; enfin, il poussera celle-ci à la
retraite par la petite porte dérobée, avec un léger parfum de vengeance. Peu reluisant comme scénario mais la réalité pourrait peut être ressembler à cela. Côté image, il est le Johnny du sport
! Mais en beaucoup moins conventionnel. Lucas, c'est l'image du produit de grande consommation pour la masse.
Manaudou est apparue sous la lumière des projecteurs d'Athènes à la surprise générale du sportbusiness. Avant, aucun annonceur,
aucune agence spécialisée ne savait qui elle était. Et pour cause : elle était encore inconnue du grand public, curseur de l'intérêt des sponsors pour un athlète. Aussi, la future star du
marketing sportif se cache peut être ailleurs que dans ceux cités ici. Un(e) athlète inconnu du public. Une personnalité qui dégage autre chose que des performances sportives
exceptionnelles. Une histoire incroyable qui émeut tout un peuple. Quelqu'un qui capte la lumière des flashs comme savent le faire les grandes figures du paysage médiatico-sportif :
Douillet, Zidane, Pérec pour n'en citer que quelques uns.