On leur a dit que s’ils voulaient savoir à quoi ressemble l’avenir, ils devaient mettre leur tête dans le trou. Alors chaque jour c’est une procession le long du mur lépreux qui sépare la ville de la plage. Des silhouettes fatiguées s’appuient contre le mur fissuré, marqué par les cicatrices de béton et leurs têtes disparaissent à tour de rôle dans l’orifice qui permet de connaitre le futur. Mais quand ils en ressortent et qu’ils repartent, ils zigzaguent sur la route, corps perclus de doutes et d’hésitation, ils en ont perdu la tête.