L'Angleterre a-t-elle toujours eu un grand intérêt pour la France ? Je suis surpris du nombre de feuilletons radiophoniques de la BBC tirés de classiques de la littérature française.
Il est même question de politique française. Dernièrement j'ai entendu une pièce radiophonique dont le sujet était De Gaulle, en mai 68 : alors que les manifestations battaient leur plein, sans avertir personne, il rend visite au général Massu en Allemagne.
Mystère des mouvements et des changements sociaux. Un instant la société semble devenir folle, incontrôlable. Le gouvernement prend conscience qu'il est impuissant. L'histoire aurait-elle pu tourner autrement ?
Il y avait quelque chose de très américain dans le traitement de cet épisode de notre histoire. Le vieux lion doute. Il a 78 ans. N'est-il pas fini ? Mais il décide de livrer son dernier combat. Il trouve alors les mots qui mobilisent "son" peuple, et mettent un terme à la contestation. Et il se venge des jeunes loups qui avaient cru lui faire la peau, mais qui ont démontré leur incompétence.
De Gaulle est probablement mal entouré. Il n'a confiance qu'en ses compagnons de la résistance. Or ces gens, sont, au fond, des réactionnaires. Des pendules arrêtées. Quand à la nouvelle classe politique, celle des Pompidou, elle surestime probablement la puissance de son intellect, sa compréhension de la société et sa capacité à la guider. C'est certainement toujours le cas aujourd'hui.