En 2008, Télé 7 Jours fait sa une sur le dédain des Français pour un type de programme jugé "bidon", la télé-réalité. Le même magazine télé titrait en 2001 "Génération Steevy", anticipant sur le désir de la jeunesse hexagonale de ressembler à un Boulay peroxydé fan de Nicolas S. et de Bourriquet.
Sept ans que la real-TV a envahi nos écrans, nos magazines et nos cours de socio des médias. On se souvient de la vague médiatique du Loft 1 et de cet engouement pour les aventures aquatiques de Loana, devenue... styliste pour la Halle et Jean-Edouard, devenu comédien (relisez cette phrase à voix haute, même les acariens vont se plier de rire). Cette année, TF1 essaie de rejouer la scène de La Piscine, pas celle avec Romy et Alain, et nous ressert une bimbo naïve au goût de réchauffé. Le pire c'est que ça marche, Isabelle, thanatopractrice de son état, passionne les aficionados de l'affligeant Secret Story. Et ils sont nombreux. Parce que contrairement à ce qu'on veut bien nous faire croire, la plupart des programmes de real-TV continuent de très bien fonctionner. Sauf la Star Ac. Et encore, ceux qui regardent encore ne le font plus que pour compter les boulettes de Nikos Aliagas...
Ca marche tellement bien que même les prêtres s'y sont mis (pas seulement Laurent, l'anglican de Secret Story, jeté par la production pour avoir brisé son secret... De quoi donner confiance à ceux qu'il écoute en confession)
Prêtres-academy-intro
envoyé par dmprod
Comme je suis sympa et qu'il faut donner un peu de fond à ce style télévisuel, petite revue de détails des "genres" de real-TV à travers les âges...
La real-TV "d'enfermement" : c'est l'ancêtre du genre, you're watching Big Brother, celle qui a déferlé un jour d'avril 2001 et qui a provoqué la colère de Patrick Le Lay, grand pourfendeur de la télé poubelle et meilleur vendeur du mois chez Coca-Cola. Le Loft, Nice People, Les Colocataires, Secret Story... Le principe : regarder des jeunes ne rien faire, 24/24 (22 en France, parce que le CSA pense que même les rats de laboratoire ont le droit à 2 heures d'intimité). De l'ambiance colonie de vacances des débuts, on en est vite arrivés à une "professionnalisation" du candidat de ce type d'émission (cf Xababa et sa blonde Tatiana). Les stars incontestées : les candidats du Loft 1 (un peu oubliés il est vrai, sauf pour les lecteurs de Newlook qui ont le droit ce mois-ci à un double numéro Kenza-Delphine, chouette...)
La real-TV "people" : elle est divisée en 2 catégories. La première est celle où les people se laissent humilier, traiter comme un simple quidam. En même temps, ces célébrités n'ont de people que le pass V.I.P au Papagayo, on n'est pas non plus allé recruter de vrais stars pour jouer les Bidasses (Première Compagnie) ou ramasser le fumier (La Ferme Célébrités). La plupart essaie ici de revenir sur le devant de la scène grâce à ce procédé (I'm a celebrity, take me out of there aux USA). Star incontesté : Paris Hilton de "Simple Life", fille à papa devenue icône des blondasses de mauvais goût.
La deuxième catégorie est celle du "Vis ma vie de people". Là c'est assez vite le drame : Jessica Simpson ou Tara Reid nous racontent leurs folles virées ou leur vie de femme au foyer, passe encore. Mais quand Whitney Houston essaie de se relancer grâce à la real-TV, c'est la catastrophe. On assiste quand même à des moments de franche rigolade avec l'avènement de la 3ème catégorie : je suis une chanteuse à voix mais sans cervelle et j'ai une vie passionnante, comprenez "La vraie vie d'Eve Angeli" ou "Bienvenue chez les Sander".
La real TV "artistique" : celle qui se revendique le moins comme membre de la grande famille télé-réalité. "Nouvelle Star" a d'ailleurs réussi l'exploit de changer de genre télévisuel pour être estampillé par les magazines branchés télé-crochet, bien loin du ringard (dixit Les Inrocks) "Star Academy". Stars incontestées : Jenifer, Nolwenn, Nikos Aliagas (la seule vraie révélation du genre)
Les Nouvos Mos de Nikos
envoyé par yamiluigi
La real-TV "je m'éclate dans les îles" : ou comment tester sa résistance à la famine alimentaire ou sexuelle. Là, les deux programmes phares sont "Koh Lanta" dont la 8ème édition écrabouille Urgences tous les vendredis, et le délicieux programme spécial couples "L'Ile de la tentation", ou comment rompre avec son petit ami en répondant aux questions stupides d'une ex judoka reconvertie en psy de feu de camp. Stars incontestées : les audiences.
Cette année, l'enjeu est de taille pour certains programmes, notamment Star Ac qui a connu une vraie baisse de régime la saison dernière. Les Français, contrairement à ce qu'annoncent les sondages, ne semblent pas encore se lasser de la télé-réalité mais deviennent plus exigeants, ce genre arrivant à maturité. De nouveaux défis attendent donc les programmateurs, faire perdurer ce style au-delà des désormais classiques du genre.