Il répondait aux trois conditions pour être canonisé dont celle qui consiste à avoir permis au moins deux miracles. Pour le cas présent, une guérison en 1984 et en 2016, un jeune charpentier de Saumur survivait à une chute de 15 mètres.
Le procès en béatification de Charles de Foucauld a commencé dans le années 1930 et divers événements en ont retardé l’aboutissement. Le 24 avril 2001, le pape Jean-Paul II approuve le "décret d'héroïcité des vertus" du Père de Foucauld qui devient ainsi vénérable. Il est béatifié par le pape Benoît XVI le 13 novembre 2005. Le 27 mai 2020, le pape François autorise la publication d'un décret reconnaissant plusieurs miracles. "Il veut être au milieu de ceux qui lui semblent les plus pauvres, délaissés et méprisés, et agir comme un défricheur: il ne prêche pas par la parole, mais par sa simple présence" selon le père Bernard Ardura, postulateur de la cause de canonisation.
Le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour la cause des saints a lu en latin les noms des dix canonisés du 15 mai 2022, dont les portraits étaient accrochés aux murs de de la basilique. Outre Charles de Foucauld, neuf autres figures de l'Eglise catholique. Marie Rivier, religieuse française, (1768-1838), fondatrice des Sœurs de la Présentation de Marie, béatifiée par Jean-Paul II en 1982. César de Bus (1544-1607), prêtre catholique français, fondateur de la Société des prêtres de la doctrine chrétienne et des Ursulines de France, sa béatification n’intervient qu’en avril 1975, sous le pontificat de Paul VI. il est fêté le 15 avril. Titus Brandsma, prêtre et journaliste néerlandais, engagé contre la propagande nazie et mort à Dachau en 1942, il fut béatifié par le pape Jean-Paul II le 3 novembre 1985, il sera célébré le 26 juillet. Le martyr Devasahayam (Lazare) Pillai (1712-1752), hindou converti au christianisme, premier laïc indien à devenir "saint", arrêté, torturé puis exécuté sans avoir abjuré sa foi, il est commémoré le 14 janvier.
Les cinq autres canonisés sont les prêtres italiens Luigi Maria (1827-1886), fondateur des Sœurs des pauvres de Bergame. Giustino Maria Russolillo (1891-1955) fondateur des Vocationnistes et des sœurs des divines vocations. Ainsi que les religieuses, deux Italiennes, Maria Domenica Mantovani (1862-1934), cofondatrice et première supérieure générale des Petites sœurs de la Sainte-Famille; Maria di Gesù Santocanale (1852–1923), fondatrice de la Congrégation des soeurs capucines de l’Immaculée et l’Italo-uruguayenne Maria Francesca Rubatto (1844 -1904), fondatrice des Capucines de la mère Rubatto, au service des pauvres, elle est la première sainte de l'Uruguay.
L’archevêque d'Alger, Mgr Jean-Paul Vesco déclare "Pour l'Église d'Algérie, il est extrêmement important car c'est ici qu'il a porté sa vie à l'incandescence" et il ajoute "C'est la reconnaissance d'une trajectoire de vie et de foi" avant de d'évoquer une "personnalité étonnante et complexe".
Les évêques de la CERNA, Conférence des évêques de la Région Nord de l’Afrique, Algérie, Libye, Maroc, Tunisie et Sahara occidental ont eux aussi salué la canonisation de Charles de Foucauld.
Le vicomte Charles Eugène de Foucauld de Pontbriand est né le 15 septembre 1858 à Strasbourg dans un vieille famille qui a pour devise «Jamais arrière». Orphelin à six ans, il est confié avec sa soeur cadette à son grand-père maternel un vieux colonel. A l’issue de ses études secondaires, il entre en 1876 à Saint-Cyr. E1878, il intègre l’École de Cavalerie de Saumur, il s'y fait remarquer par ses frasques en tous genres et ses folles dépenses qui inquiètent sa famille. Il en sortira 87e sur 87.en 1879. Son contemporain, le général Laperrine, grand connaisseur des régions sahariennes l’évoquera cependant ainsi “Au milieu des dangers et des privations de colonnes expéditionnaires, ce lettré se révéla un soldat et un chef; supportant gaiement les plus dures épreuves, payant constamment de sa personne, s’occupant avec dévouement de ses hommes, dont il faisait l’admiration”. En 1880, son régiment est envoyé en Algérie, quelques mois plus tard il est renvoyé de l’armée. Il y revient quand il apprend qu’une action est entreprise en Algérie, ensuite il démissionne de et s’installe à Alger. Il part explorer le Maroc pendant onze mois, déguisé en rabbin. Il reçoit la médaille d’or de la Société Française de géographie pour le travail accompli, il écrit “Reconnaissance au Maroc”.
Lors d'un séjour à Paris, une rencontre à l’église Saint-Augustin va changer le cours de son existence. Sa confession à l'abbé Huvelin en octobre 1886 est rappelée par une plaque apposée dans l’église. «Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui». Suivent un pèlerinage en Terre Sainte, la Trappe en Ardèche où il prend le nom de Frère Marie-Albéric et un séjour chez les Clarisses de Nazareth. En 1900, il rentre en France pour effectuer des études qui aboutiront à son ordination le 9 juin 1901, dans la chapelle du grand séminaire de Viviers en Ardèche. Il repart en Algérie à Beni-Abbès, il s’occupe des plus pauvres. Il voudrait évangéliser les Touaregs, apprend leur langue et en août 1905 il arrive à Tamanrasset dans le sud algérien. Le 1er décembre 1916, il sera assassiné à Tamanrasset, un coup de feu dans de curieuses circonstances. Il repose désormais à El Menia, anciennement El-Goléa, à quelque 1.000 km au sud d'Alger.
il a laissé de nombreuses oeuvres spirituelles et une abondante correspondance. Par ailleurs, il a rédigé un important dictionnaire Touareg-Français qui fait toujours autorité ainsi qu’une grammaire tde cette langue et de nombreux écrits de nature scientifique. Il a aussi recueilli une grande quantité de poésies et de chants des Touaregs.
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