Ce n’est pas la première étude à suggérer cette capacité protectrice des hormones œstrogènes contre les formes sévères de COVID-19. Cette étude d’une équipe de l’Université de Southampton confirme en effet que suivre un traitement hormonal substitutif (THS) dans les 6 mois qui suivent un diagnostic de COVID-19 est associé à une réduction de la mortalité due à la maladie. Ces données publiées dans la revue Family Practice contribuent également à expliquer une incidence plus élevée des décès liés au COVID, chez les hommes vs les femmes.
Alors que le SRAS-CoV-2 continue de circuler, avec la menace de l’émergence de nouveaux variants, il est essentiel d’identifier tous les moyens de prévenir les formes sévères de la maladie. Alors que les hommes et les femmes sont sensibles de la même manière à l’infection, les hommes ont tendance à développer des formes plus sévères de la maladie et risquent donc plus fréquemment l’hospitalisation.
L’hormone estrogène semble booster la réponse immunitaire
Des recherches ont déjà montré que les femmes ont des réponses immunitaires plus rapides et plus solides aux infections virales. Ce constat a déjà été effectué pour les précédentes pandémies (SRAS-CoV et MERS-CoV). La raison de ces différences de réponse selon le sexe reste mal comprise. Des études d’observation, mais limitées, ont suggéré que l’hormone œstrogène peut réduire la gravité de la maladie COVID-19.
L’étude a examiné l’association entre l’hormonothérapie substitutive (THS) ou l’utilisation combinée de la contraception orale -soit la prise d’oestrogène- et le risque de décès chez les femmes atteintes de COVID-19. La contraception orale combinée (COC) contient des œstrogènes et des données récentes ont également suggéré que les femmes prenant des COC ont un risque plus faible de COVID-19. Cet examen des différences entre les sexes de développement et de complications du COVID-19, qui a analysé les données de 38 pays, révèle une mortalité 1,7 fois plus élevée chez les hommes vs les femmes. Les femmes plus jeunes ou celles qui ont des niveaux d’œstrogènes plus élevés sont moins susceptibles de développer des complications liées au COVID-19.
Précisément, les chercheurs britanniques ont analysé les données de 1.863.478 femmes âgées de plus de 18 ans suivies dans 465 cabinets médicaux. 5.451 cas de COVID-19 ont été recensés dans la cohorte.
- le THS a été associé à une réduction de 22 % de la mortalité toutes causes confondues.
Cela suggère que les œstrogènes pourraient bien contribuer à un effet protecteur contre la gravité du COVID-19. Cela peut également expliquer pourquoi moins de femmes que d’hommes ont été hospitalisées, admises en soins intensifs ou sont décédées pendant la pandémie.
« A minima, il n’y a donc aucune indication d’arrêter le traitement hormonal substitutif en raison de la pandémie ».
Source: Family Practice 17 May, 2022 DOI: 10.1093/fampra/cmac041 Mortality in COVID-19 amongst women on Hormone Replacement Therapy: A retrospective cohort study
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Équipe de rédaction SantélogMai 21, 2022Équipe de rédaction Santélog